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Chemin d’exploitation : droits et obligations des propriétaires

Extrait de l’article publié dans les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, rubrique l’étude des notaires.

Votre terrain est desservi par un chemin et vous vous interrogez sur la nature de celui-ci.

Serait-il un chemin d’exploitation et le cas échéant, vous vous demandez les règles qui le régissent ? Le régime des chemins d’exploitation est tout à fait singulier.

Le contentieux relatif à ces chemins et les décisions de justice qui en résultent le démontrent. Dès lors, quels sont les critères d’application et le régime de ces chemins particuliers ?

CHEMIN D’EXPLOITATION ET DROIT DE PROPRIÉTÉ

Le chemin d’exploitation est une propriété privée dans la mesure où il est créé par des particuliers sur des parcelles leur appartenant et pour leurs besoins propres. Ce n’est donc ni un chemin rural, ni un chemin communal.  Ce n’est pas non plus une servitude de passage, puisqu’il ne résulte pas d’une convention.

La jurisprudence considère que les propriétaires riverains disposent d’une propriété indivise sur l’assiette qui le constitue, une sorte d’indivision forcée. Pour autant, les copropriétaires d’un chemin d’exploitation ne sont pas soumis aux règles de l’indivision telles que prévues par les articles 815 et suivants du Code civil.

Cette propriété résulte d’une présomption forcée, puisqu’en général, toute la difficulté de la qualification d’un chemin d’exploitation résulte du fait qu’il est rarement relaté par écrit. La doctrine a fondé cette copropriété sur la présomption que chacun des riverains a sacrifié à l’usage commun une portion de leur fonds.

Vente d’un bien immobilier loué : le locataire est-il prioritaire ?

En cas de vente d’un bien immobilier, le locataire peut disposer d’un droit de préemption, autrement dit, de la faculté d’acquérir le bien immobilier en priorité, en lieu et place de l’acquéreur choisi par le propriétaire bailleur.

Néanmoins, ce droit de préemption n’est pas systématique et n’existe que dans quatre hypothèses développées : le droit de préemption dans le cadre d’une vente, d’une division d’immeuble en copropriété, d’une vente d’un immeuble entier, d’un local commercial.

1) Le droit de préemption du locataire dans le cadre d’une vente

(Contrat de bail soumis aux dispositions de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989).

Lorsque le propriétaire bailleur souhaite vendre le bien immobilier lui appartenant libre de toute location, il doit signifier à son locataire un congé pour vendre, conformément à l’article 15 de ladite loi. Ce congé pour vendre doit impérativement être délivré par le propriétaire six mois au moins avant la fin du bail, par lettre recommandée avec avis de réception, acte d’huissier ou remise en main propre contre récépissé ou émargement et doit indiquer le prix et les conditions de la vente projetée.

Ce congé vaut alors offre de vente du logement au profit de locataire, qui peut exercer son droit de préemption durant les deux premiers mois du délai de préavis.

Si le locataire refuse l’offre de vente ou s’il garde le silence durant ce délai de deux mois, il est déchu de son droit d’occupation du logement et devra quitter les lieux aux termes du bail.

Par exemple, dans le cadre d’un contrat de bail arrivant à échéance le 31 juillet 2021, le congé pour vendre devra être signifié au locataire au plus tard le 31 janvier 2021, à peine de nullité (attention, si le congé est signifié après cette date, il est réputé nul et sans effet, de sorte que le bail serait renouvelé par tacite reconduction). Le locataire pourra exercer son droit de préemption jusqu’au 30 mars 2021. Passé cette date, en l’absence d’acceptation de l’offre, il devra quitter les lieux le 31 juillet 2021.

Si le propriétaire décide de vendre le logement à des conditions ou à un prix plus avantageux pour l’acquéreur que ceux notifiés au locataire dans le congé, le bailleur devra notifier ces nouvelles conditions à ce dernier.  Cette notification ouvrira un nouveau délai d’un mois durant lequel le locataire aura la faculté d’exercer son droit de préemption et ce même si le bail est arrivé à échéance et que le locataire a quitté les lieux.

Il convient de préciser que si le logement est vendu loué, il n’y a pas de droit de préemption au profit de locataire, le bail continuant à courir avec le nouveau propriétaire, dans les mêmes conditions, hormis dans les cas exposés ci-après.

2) Droit de préemption du locataire d’un logement dans le cadre d’une division de l’immeuble en lots de copropriété

Droit de préemption ouvert au locataire régi par les dispositions de l’article 10 de la loi n°75-1351 du 31 décembre 1975. Selon cet article, le locataire d’un bien immobilier à usage d’habitation ou à usage mixte d’habitation et professionnel, dispose d’un droit de préemption lorsque la vente du bien est consécutive à la division initiale ou à la subdivision de tout ou partie d’un immeuble par lots.

Par exemple, une personne est propriétaire d’un bâtiment composé de trois logements loués, qu’il souhaite vendre à trois propriétaires différents. L’immeuble va faire l’objet d’une mise en copropriété avec l’établissement d’un état descriptif de division, créant trois lots de copropriété.

Les locataires desdits logements, devenus des lots de copropriété, bénéficieront d’un droit de priorité sur l’achat.

Le bailleur doit alors faire connaitre par lettre recommandée avec avis de réception ou acte d’huissier, à chacun des locataires (ou occupants de bonne foi) le prix et les conditions de la vente projetée pour le local qu’il occupe. Cette notification vaut offre de vente à son profit, durant deux mois à compter la réception du courrier.

Dans ce cas, le droit de préemption du locataire s’exerce en cours de bail ; s’il décide de refuser l’offre ou en cas de silence à l’expiration du délai de deux mois, il n’a pas l’obligation de quitter les lieux puisque le bail se poursuivra.

Il est à noter que ce droit de préemption n’est ouvert que lors de la première vente suivant la division ou subdivision.

Enfin, à titre informatif, des accords collectifs en date du 9 juin 1998 et du 16 mars 2005 ont instauré une procédure de mise en vente très stricte dès lors qu’elle porte sur un immeuble composé de plus de dix logements à usage d’habitation, appartenant à une personne morale (c’est-à-dire une société). Le bailleur doit alors informer les locataires (information écrite générale et information personnelle à chaque locataire donnant les renseignements propres à son lot) de la vente de l’immeuble. Ensuite, à l’issue d’un délai de trois mois, le bailleur devra purger le droit de préemption prévu par l’article 10 de la loi n°75-1351 du 31 décembre 1975 susvisé.

3) Droit de préemption du locataire en cas de vente d’un immeuble entier

En troisième lieu, l’article 10-1 de la loi n°75-1351 du 31 décembre 1975 précitée prévoit qu’en cas de vente de la totalité et en une seule fois, à un seul acquéreur, d’un immeuble entier comprenant plus de cinq logements à usage d’habitation ou à usage mixte d’habitation et professionnel, le bailleur doit faire connaitre à chaque locataire ou occupants de bonne foi le prix et les conditions de la vente de l’immeuble dans sa totalité et le prix et les conditions de la vente du local occupé par le locataire.

Cette notification doit être effectuée par lettre recommandée avec avis de réception ou acte d’huissier et être accompagnée d’un projet de règlement de copropriété (qui s’avèrera nécessaire dès lors qu’au moins un locataire préempte) et du diagnostic technique de l’immeuble.

Le locataire dispose alors d’un délai de quatre mois à compter de la réception de la notification pour faire connaitre sa décision d’acquérir le logement qu’il occupe.

En cas de refus, ou en l’absence de réponse, le locataire conserve son titre locatif jusqu’au terme du bail.

Il convient de préciser que ce droit de préemption est exclu lorsque l’acquéreur de l’immeuble s’engage à proroger les baux en cours pendant une durée de six ans à compter de la date de signature de l’acte de vente.

4) Droit de préemption du locataire lors de la vente d’un local commercial

Pour terminer la loi n°2014-626 du 18 juin 2014, dite « loi Pinel », a instauré un droit de préemption au profit du locataire lors de la vente d’un local commercial ou artisanal (art. L 145-46-1 du Code de commerce), loué par bail commercial.

Ainsi, le propriétaire qui envisage de vendre le local commercial loué est tenu d’en informer au préalable son locataire, par lettre recommandée avec avis de réception, remise en main propre contre récépissé ou émargement ou acte d’huissier. Cette notification doit contenir le prix de vente et les conditions de la vente.

Le locataire dispose alors d’un délai d’un mois pour faire connaitre sa décision.

En cas de refus de sa part, ou de silence à l’expiration de ce délai, le bail se poursuit avec l’acquéreur devenu le nouveau propriétaire.

Dans chaque hypothèse de droit de préemption, si le bailleur propose à un acquéreur la vente de son bien à des conditions plus avantageuses, une nouvelle offre de vente devra être notifiée au locataire, qui sera valable pendant un délai d’un mois à compter de sa réception.

Pour conclure, la purge des divers droits de préemption de locataires doit être maniée avec la plus grande prudence par les propriétaires bailleurs, car une signification mal effectuée est nulle et peut conduire à des situations complexes pouvant aller jusqu’à empêcher la vente du bien immobilier. Il est donc recommandé de recueillir les conseils d’un professionnel avant d’initier toute démarche dans ce sens.

Patricia ARBET, notaire

 

 

Défiscalisation et investissement locatif : les conseils des notaires

« Penser sur le long terme »

Dans un contexte sanitaire inédit, la pierre est, plus que jamais, une valeur refuge. L’investissement locatif est à ce titre prisé, et ne cesse de voir sa cote de confiance augmenter. Reste à savoir comment optimiser  son projet.

Le point avec Maître Laurianne Rageau, notaire, déléguée régionale à la communication du Conseil régional des notaires de la Cour d’Appel de Grenoble.

Comment pourrait-on résumer l’investissement locatif ?

« Il s’agit d’un mécanisme qui permet d’obtenir une réduction d’impôts suite à l’achat d’un bien immobilier. L’objectif est donc de réduire son impôt, tout en constituant un patrimoine. Bien sûr, ce mécanisme impose des contreparties puisque le bien devra être loué pour une certaine durée et sous certaines conditions en fonction du dispositif d’investissement choisi. »

Quels sont pour vous les points essentiels à prendre en compte ?

« Ces dispositifs ne se conçoivent que dans la durée. La période pour optimiser la défiscalisation
est longue. Si l’on prend l’exemple du dispositif Pinel, il faudra conserver le bien 12 ans. Des engagements plus courts sont possibles, mais ils amenuisent la réduction fiscale. C’est un réel engagement dans le temps. La vie peut changer quant à l’emploi, au couple… Et cela peut avoir des conséquences, notamment celle de grever le taux d’endettement, empêchant ainsi l’achat d’un nouveau bien. Il est essentiel de voir à long terme pour valoriser le bien dans le temps. La défiscalisation n’est à mon sens qu’un «plus».

Le déconseillez-vous parfois ?

« Je le déconseille lorsque les potentiels investisseurs ne sont pas propriétaires de leur résidence
principale. Il existe des exceptions telles que les personnes hébergées à titre gratuit, ou bénéficiant de logements de fonction. Mais en dehors de ces cas, un investissement locatif augmente le taux d’endettement et peut se révéler handicapant pour mener d’autres projets notamment quant à l’acquisition d’une résidence principale. »

Quels sont vos conseils ?

« Trouver l’équilibre entre le rendement, la défiscalisation et la valorisation du patrimoine. Pour cela je conseille d’être vigilant : visiter le bien, se renseigner sur sa localisation, sur le dynamisme du secteur, mais aussi sur le prix afin de ne pas surpayer. Enfin il faut être conscient des  réalités de cet engagement sur plusieurs années, des contraintes, des aléas possibles à l’image de travaux, mais aussi des sanctions applicables si les engagements venaient à ne pas être respectés. Notre rôle est là : informer sur ce qui existe, orienter sur ce qui est le plus adapté, conseiller et sécuriser cet investissement de l’achat aux actes locatifs. »

Le conseil des notaires : Rester vigilant

Si investir et constituer un patrimoine, tout en profitant de déductions fiscales est un souhait pour de nombreux particuliers, les notaires tiennent à rappeler que la vigilance doit rester de mise. Ainsi plusieurs éléments sont à prendre en compte avec la plus grande attention. « La localisation, le dynamisme du secteur, l’accès aux services et commodités sont des points essentiels dans le choix du bien afin d’optimiser son investissement sur le long terme. Je conseille toujours de se déplacer pour vérifier les choses. Le ratio propriétaires-locataires dans la résidence est également à prendre compte », explique Laurianne Rageau, notaire, déléguée régionale à la communication du Conseil régional des notaires de la Cour d’Appel de Grenoble. « Il faut également rappeler que l’investissement locatif engendre des obligations, et s’inscrit dans le long terme. Le non-respect de ces engagements est sanctionné. Ce paramètre doit être signalé aux potentiels investisseurs. » Le cas échéant, la déduction fiscale cesserait, mais surtout, les sommes déjà déduites viendraient majorer l’impôt…

L’immobilier, valeur refuge de la crise sanitaire

En cette période de crise sanitaire, la pierre affirme plus que jamais son statut de valeur refuge. En recherche d’investissements stables et sécurisés, nombreux sont ceux qui affirment vouloir se tourner vers l’immobilier, et notamment vers l’investissement locatif. En effet, selon une récente étude OpinionWay sur l’épargne des Français, ils sont désormais 23% à privilégier ce type d’épargne, soit 3 points de plus qu’au printemps 2020. A noter, l’assurance vie et la Livret A, longtemps privilégiés, accusent quant à eux un recul respectif de 2 et 12%. La raison ? L’investissement locatif représente, aux yeux des particuliers, un moyen de se constituer un patrimoine, mais aussi de bénéficier d’avantages fiscaux. Il est ainsi perçu comme un moyen efficace pour faire fructifier son patrimoine, à moyen, et à long terme en misant sur un actif dont la valeur aura plutôt tendance à s’accroître au fil du temps, les prix ayant progressé de près de 7% en France ces 10 dernières années. Une tendance qui ne semble pas se démentir, le 1er bilan 2020 des Notaires de France montrant une évolution de +6,5% de l’indice des prix des appartements anciens, et de +4,2% de celui des maisons anciennes.

Voir notre article

Défiscalisation et investissement locatif, conseils des notaires-Le Dauphiné Immobilier

Investir dans la pierre, les principaux dispositifs

Pinel, pour investir dans le neuf

Ce dispositif permet aux particuliers qui investissent dans le neuf, en logement collectif, et en zone dite tendue, de bénéficier d’une réduction d’impôts. En échange, le propriétaire s’engage à louer le bien pour une durée de 6,9 ou 12 ans, en respectant un plafond de loyer. Le locataire devra également répondre à certains critères de ressources. La réduction d’impôt est calculée sur le prix de l’investissement, dans la limite de 5.500 euros par mètre carré et 300.000 euros. Le taux de la réduction d’impôt est fixé à 12% en
cas d’engagement pour six ans, de18% pour neuf ans et de 21% en cas d’engagement de location de douze ans. Son montant est réparti par parts égales sur l’impôt pendant six ans, neuf ans ou douze ans. Ce dispositif est également applicable aux biens anciens, à la condition qu’ils nécessitent d’importants travaux de remise en état. La loi de finances 2021 proroge ce dispositif jusqu’à 2024, avec une extinction progressive et une baisse des taux de réduction d’impôts.

Cosse, pour louer dans l’ancien

L’engagement du dispositif Cosse consiste à s’engager à louer un bien ancien, situé en zone tendue,à des locataires aux revenus modestes en maintenant un loyer inférieur au prix du marché. En remplissant ces critères, et en s’engageant pour une période de 6 ans minimum (voir 9 ans si convention ANAH), les propriétaires peuvent bénéficier d’une réduction forfaitaire sur le montant des loyers imposables. Cette réduction varie de 15 à 85% selon le conventionnement choisi.

Denormandie et Malraux, pour l’ancien avec travaux

Le dispositif Denormandie offre une réduction d’impôt équivalente à celle du Pinel pour les particuliers investissant dans un logement ancien nécessitant d’importants travaux de rénovation ou d’amélioration en vue de le louer. Le logement doit être situé dans une commune dont le besoin de réhabilitation de l’habitat est particulièrement marqué ou qui a conclu une convention d’opération de revitalisation de territoire. Les engagements sont identiques au dispositif Pinel. Le dispositif Malraux vise quant à lui à favoriser la réhabilitation des immeubles anciens situés dans les quartiers historiques des centres villes. Il offre aux particuliers qui investissent dans un immeuble à réhabiliter une réduction d’impôt égale à 23% ou 30% du prix de l’acquisition et des travaux réalisés, retenus à hauteur de 400.000 euros. En contrepartie, ils doivent s’engager à louer le bien immobilier après travaux pendant une durée minimum de neuf ans. Contrairement aux autres dispositifs, le Malraux n’impose pas de choisir un locataire aux ressources limitées ni de respecter un plafond de loyer.

Censi-Bouvard, investir en résidence-service

Ce dispositif s’adresse aux particuliers souhaitant investir dans un logement en résidence dédiée aux personnes âgées, handicapées ou aux étudiants. Une réduction d’impôt de 11% du prix payé, retenu à hauteur de 300.000 euros, s’applique alors. En contrepartie, l’investisseur doit s’engager à louer le logement meublé pendant au moins neuf ans à l’exploitant de la résidence.

Pas de projet immobilier sans notaire

Pas de projet immobilier sans notaire

Vous avez l’intention d’acheter ou de vendre ; vous vous installez en couple et c’est votre première acquisition immobilière ; vous vendez votre appartement en ville pour vivre à la campagne ; vous achetez plus grand car la famille s’agrandit. 

Quelles que soient vos motivations, le notaire est un acteur essentiel de votre projet immobilier. Le notaire va vous accompagner tout au long de votre parcours, de la recherche du bien à la signature de l’acte de vente, pour sécuriser la transaction.

Professionnel du droit, le notaire est le garant de votre sécurité juridique, de votre information la plus complète et de la bonne exécution de toutes les formalités qui entourent l’opération.

Les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes sont à vos cotés pour mener à bien votre projet immobilier.

Les conseils pour bien vendre ou acheter

Avant d’acheter ou de vendre, rencontrez votre notaire pour bien préparer votre projet immobilier. 

Le notaire va vous guider dans votre projet immobilier. Il vous informe sur les prix de l’immobilier, vous conseille selon votre situation familiale (célibataire, mariés, pacsés, concubins), ainsi que sur les différentes étapes de votre projet ou encore les pièges à éviter. Que vous vendiez ou achetiez votre logement, le notaire va accomplir plusieurs formalités avant et après la signature de l’acte de vente.

Si vous achetez un logement neuf,  le notaire vous informe sur les garanties liées à ce type de vente (Vente en l’état futur d’achèvement) -VEFA)

Les vérifications préalables

Une fois le bien trouvé (maison, appartement, terrain…), le notaire rédige l’avant-contrat (compromis ou promesse de vente) et s’occupe des formalités qui seront nécessaires pour préparer l’acte de vente.

Préalablement à l’acte de vente, il assure la vérification de la propriété du bien et de sa situation hypothécaire, demande des certificats d’urbanisme, les documents spécifiques à une copropriété, les diagnostics immobiliers… Le notaire va également purger les éventuels droits de préemption attachés au bien.

Le jour de la vente

Le jour de la vente, le notaire vous donne lecture et explications de l’acte et, après la signature, il remet à l’acquéreur des attestations de propriété. Elles représentent en quelque sorte un titre de propriété provisoire et simplifié.

Après la vente immobilière

Après la signature de l’acte de vente, le notaire officialise l’opération auprès de l’administration, en publiant l’acte au service de la publicité foncière, qui confère la preuve de la propriété.

Les prix de l’immobilier

Les notaires dressent un état des lieux des prix de l’immobilier.

Les prix de l’immobilier par département

Guide pratique “spécial immobilier”

Afin de vous accompagner dans votre projet immobilier, les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes mettent à votre disposition un guide pratique « SPECIAL IMMOBILIER ».

Contacter un notaire proche de chez moi

Immobilier : acheter à deux, comment calculer les proportions d’acquisition ?

Achat à deux : comment retrouver ses petits !

Vous avez trouvé votre moitié, acheté votre logement sur un coup de cœur, emprunté à un taux très bas et fait des travaux. En cas de mésentente ou de décès, comment réussir votre partage ? Ne laissez pas la justice trancher à votre place ! Conseillons au mieux Carole et Christophe qui souhaitent acheter ensemble. Il faudra bien déterminer dès le départ les proportions d’achat dans l’acte de vente en fonction du financement de chacun.

Proportions d’achat : c’est essentiel ! L’amour ne doit pas rendre aveugle !

Le partage se prépare dès la signature de l’acte d’achat, rédigé par un notaire. Cet acte authentique de vente est garant de votre sécurité juridique.

Carole et Christophe seront propriétaires ensemble, à deux. C’est le principe de l’indivision. Il faut fixer le pourcentage de propriété de chacun (par exemple 1/4 v 3/4, 1/3 v 2/3 etc). A défaut ils possèderont le bien par parts égales.

Attention à bien faire fixer la proportion au financement réel de chacun ! Les bons comptes font les bons amis.

Et s’ils financent leur nid douillet par un prêt, comment faire ?

Ils seront engagés solidairement et indivisément vis-à-vis du banquier (ce dernier peut poursuivre l’un ou l’autre pour le tout). Ils peuvent aussi prévoir des contributions différentes (inopposables à la banque).

  • Prix d’achat ……………………. 120.000 € (avec 5.000 € de meubles)
    Frais de vente ……………………. 9.000 € env. (dont 6.300 € de taxes environ)
  • Frais de prêt ……………………….. 1.000 €
  • Commission d’agence ………. 7.000 €
  • Total à financer …………….. 137.000 €
  • Cet investissement sera financé par : – l’apport de Carole pour 27.000 €
  • le solde soit 110.000 € par un prêt sur 20 ans à un taux de 1%.

Carole et Christophe décident de rembourser le prêt chacun pour moitié.

Il faudra qu’ils respectent cette proportion ! Pas question pour Christophe de financer les courses et les frais des enfants et pour Carole de payer seule le prêt !

Le plus simple est d’ouvrir un compte commun qui sera alimenté chacun pour moitié.
Carole aura financé 27.000 € et 55.000 €, soit un total de 82.000 €, sa proportion est de 59,85% arrondie d’un commun accord à 60%. Christophe aura financé 55.000 €, sa proportion est de 40,14% arrondie d’un commun accord à 40%.

Nota : Ce calcul peut également tenir compte des intérêts qui vont être payés tout au long du remboursement du prêt et qui participe au coût global de l’achat de Carole et Christophe. Compte tenu du taux bas ci-dessus, nous n’en avons pas tenu compte.

En cas de séparation, que se passe-t-il ?

Carole peut racheter la part de Christophe ou l’inverse, l’indivision va cesser. Carole devra financer la totalité du prêt ou en faire un nouveau, car il faudra que Christophe soit libéré vis-à-vis du banquier. Si le bien immobilier est vendu, le prix sera partagé. Dans les deux cas, il faudra faire les comptes entre Carole et Christophe. On appliquera les proportions fixées entre eux ci-dessus. Sauf à ce que

  • Christophe ou Carole justifie avoir financé plus que sa quote-part et qu’il peut le prouver (attention aux époux mariés sous le régime de la séparation de biens…).
  • L’un d’entre eux justifie avoir financé des travaux ; il bénéficiera d’une créance.

Il faudra leur accord à tous les deux et le notaire en tiendra compte dans son partage. En cas de désaccord il faudra recourir au juge.

Et afin que nos acquéreurs se protègent en cas de décès, nous leur conseillerons de se renseigner auprès de leur notaire.

Stéphanie LELONG, notaire

Afin de vous accompagner dans votre projet immobilier, les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes mettent à votre disposition un guide pratique « SPECIAL IMMOBILIER ».

Le notaire est acteur essentiel de votre projet immobilier. Professionnel du droit, il est le garant de votre sécurité juridique, de votre information la plus complète et de la bonne exécution de toutes les formalités qui entourent l’opération. Retrouvez toutes les informations utiles pour bien mener votre projet d’achat immobilier dans le « Guide pratique spécial immobilier » :

Télécharger ici le GUIDE PRATIQUE IMMOBILIER

Les diagnostics obligatoires en cas de vente ou de location immobilière

les diagnostics obligatoires pour le vente et la location

Vous souhaitez mettre en vente un bien immobilier et votre notaire vous demande le dossier de diagnostics techniques ?

Vous souhaitez mettre en location un bien immobilier et vous devez fournir à votre locataire un dossier de diagnostics techniques ?

En fonction de la nature du bien immobilier, de l’année de construction de l’immeuble ou de la région dans laquelle se situe le bien, les diagnostics à fournir sont différents.

Vous trouverez ci-après toutes les réponses à vos questions avec cette liste complète des diagnostics obligatoires en cas de vente ou de location.

La liste complète des diagnostics obligatoires en cas de vente ou location immobilière

  • A noter, depuis le 10 août 2020, en cas de vente d’un terrain non bâti constructible, le vendeur doit fournir une étude géotechnique préalable (une étude de sol).
Diagnostic Type de contrat Bien immobilier concerné Contenu du rapport / Elément à contrôler Validité
Certificat de surface habitable (loi Boutin) Location Bien immobilier non meublé loué pour la résidence principale d’un locataire Sont exclus de la surface habitable : les sous-sols, combles non aménagés, greniers, réserves, remises, terrasses, loggias, balcons, vérandas, volumes comportant au moins 60 % de parois vitrées pour les habitations collectives, et au moins 80 % de parois vitrées pour les habitations individuelles, locaux communs et dépendances des logements Illimité

(sauf si évolution du bien)

 

Base de calcul commune Surface habitable & Surface Carrez :

Surface de plancher construite après déduction des surfaces occupées par les murs, cloisons, marches et cages d’escaliers, gaines, embrasures de portes et fenêtres, et déduction faites des parties de locaux d’une hauteur inférieure à 1,80 mètre

Certificat de superficie (loi carrez) Vente Tous les lots de copropriété quel que soit l’usage (habitation, professionnel, commercial… )

*Les maisons hors copropriété ne sont pas concernées par la loi Carrez

Certificat à refaire lors de chaque vente
Sont compris dans la surface carrez : les sous-sols (autres que les caves, garages et parking) ainsi que les combles non aménagés, greniers, réserves, remises et vérandas d’une superficie supérieure à 8 m².
Plomb Location + Vente Biens immobiliers à usage d’habitation construits selon un permis antérieur au 1er janvier 1949 Peintures Illimité si constat négatif / Valable 1 an si constat positif
Amiante Vente

« Diagnostic amiante avant-vente »

Tous les biens immobiliers quel que soit l’usage (habitation, professionnel, commercial… ) + les annexes (caves, garages, abris, grange…) construits selon un permis antérieur au 1er juillet 1997. Le repérage porte sur les matériaux friables et non friables des listes A et B ( flocages, calorifugeages, faux-plafonds, revêtements de sols et de murs, descentes pluviales, couvertures… accessibles sans travaux destructifs), Illimitée sauf si présence d’amiante détectée nouveau contrôle dans les 3 ans
Location

« DAPP (Diagnostic amiante des parties privatives) »

Logements en copropriété uniquement.

Ce diagnostic doit être mis à disposition du locataire mais n’a pas à être annexé au contrat de bail.

Le repérage porte uniquement sur les matériaux dits friables de la liste A (flocages, calorifugeages, faux-plafonds) ;
Termites Vente Tous les biens immobiliers situés dans une zone délimitée par arrêté préfectoral. Immeubles bâti et terrains à bâtir 6 mois
Gaz Vente Biens immobiliers à usage d’habitation ayant une installation individuelle de plus + 15 ans Etat des appareils fixes et des tuyauteries

*Attention : L’installation doit être alimentée en gaz lors de la réalisation du diagnostic

3 ans
Location 6 ans
Performance énergétique

(DPE)

Vente Les immeubles équipés d’une installation de chauffage (Hors lieux de culte, monument historique, construction provisoire, bâtiments agricoles…) Consommation et émission de gaz à effet de serre

*Attention : le DPE établi pour la vente peut être

utilisé pour la location mais pas l’inverse.

10 ans
Location Tous les biens immobiliers à usage d’habitation
Electricité Vente Biens immobiliers à usage d’habitation ayant une installation de + de 15 ans

*Dispense de diagnostic si attestation de conformité de moins de 6 ans produite par un organisme agréé

Installation intérieure : de l’appareil de commande aux bornes d’alimentation 3 ans
Location 6 ans
Assainissement Vente Si immeuble d’habitation non raccordé au réseau public de collecte des eaux usées. Contrôle de l’installation existante 3 ans
Mérules Vente Si immeuble d’habitation dans une zone prévue par l’article L 133-8 du Code de la construction et de l’habitation Immeuble bâti 6 mois
Etat des risques et pollution (ERP) Location + Vente Tous les biens immobiliers quel que soit leur usage Indications sur la localisation du bien : en zone de sismicité ou/et dans une zone couverte par un plan de prévention des risques naturels, miniers et technologiques, information sur la pollution des sols et le risque radon. 6 mois

 

 

Clothilde DELPUECH, notaire

Les diagnostics obligatoires à fournir pour la vente d’un bien d’habitation

Les diagnostics obligatoires à réaliser lors de la vente d'un bien d'habitation

Emilie et Yanis, à l’approche de l’arrivée de leur premier enfant, ont décidé de vendre leur appartement devenu trop exigu pour s’acheter une maison. Ils aimeraient pouvoir signer rapidement la promesse de vente de leur appartement, mais leur notaire leur dit que ce n’est pas possible car il manque encore certaines pièces…dont certains diagnostics obligatoires.

L’information de l’acquéreur dès l’avant-contrat

L’information de l’acquéreur dès la signature de l’avant-contrat de vente est une condition indispensable à la validité de la transaction. Tout acquéreur d’un bien à usage d’habitation dispose d’un délai de rétractation/réflexion de dix jours qui, s’il n’est pas correctement purgé, pourrait lui permettre de revendiquer la nullité de la vente.

Pour sécuriser la vente, il faut donc que l’acquéreur ait en sa possession l’intégralité des pièces obligatoires prescrites par la loi, et plus généralement, l’ensemble des documents dont le contenu est déterminant pour son consentement.

La liste de ces pièces est différente selon le type de bien vendu.

Les pièces communes à toute vente de bien d’habitation

Le vendeur doit systématiquement fournir dès l’avant-contrat :

  • Etat civil complet : notamment pièce d’identité et contrat de mariage ; il en est de même pour l’acquéreur ;
  • Titre de propriété en intégralité ; une simple attestation de propriété n’est pas suffisante, car elle ne contient pas le détail de l’acte (conditions particulières en matière de servitude ou de fiscalité par exemple) ;
  • En cas de travaux importants sur le bien vendu : autorisations d’urbanisme et/ou de la copropriété le cas échéant et assurances des entreprises si les travaux ont moins de 10 ans. Attention, conservez bien toutes les factures de vos travaux, mêmes les plus anciennes. 
  • Pièces diverses : bail si le bien est loué, dernière taxe foncière, etc…
  • Dossier de diagnostics techniques : la loi impose un contrôle technique du bien avant sa vente. Le coût de ces documents est variable selon le diagnostiqueur.

Les diagnostics obligatoires

Destinés à améliorer l’information de l’acheteur, les diagnostics obligatoires sont nombreux.

Quels diagnostics obligatoires sont nécessaires pour vendre un bien immobilier ? 

Tout dépend du bien à vendre et de sa localisation.

  • Certains des diagnostics rassemblés dans le Dossier de diagnostic technique (DDT) concernent toutes les ventes de biens bâtis, comme le diagnostic de performance énergétique (DPE).
  • Ceux qui portent sur l’installation intérieure d’électricité et de gaz ne concernent que les habitations et les installations de plus de 15 ans.
  • Un diagnostic spécifique est exigé, dans une cinquantaine de départements dits « termités » (notamment dans le sud-ouest), dans des zones délimitées par arrêté préfectoral : il est nécessaire se renseigner en mairie ou en préfecture.
  • Un état des risques naturels, miniers et technologiques (ERNMT) est exigé dans les zones couvertes par un plan de prévention des risques et dans les zones où l’activité sismique est forte.
  • Les biens construits avant 1997 sont visés par les contrôles de l’amiante et ceux construits avant 1949 par le plomb.
  • Pour les maisons individuelles non raccordées au réseau public d’assainissement, un diagnostic supplémentaire est nécessaire.
  • Depuis le 10 août 2020, en cas de vente d’un terrain non bâti constructible, une étude géotechnique préalable (une étude de sol) doit être fournie par le vendeur.
  • D’autres informations peuvent être demandées : précisions sur la sécurité des piscines, la récupération des eaux de pluie, les détecteurs de fumée…

Le notaire vous aidera à vous y retrouver. N’hésitez pas à le contacter, même avant d’avoir trouvé un acquéreur, pour faire le point sur le dossier à constituer. Idéalement, il faudrait réunir les diagnostics obligatoires avant même la mise en vente du bien. En tout état de cause, le dossier devra être complet pour procéder à la signature de l’acte notarié.

A qui peut-on confier la réalisation des diagnostics obligatoires ? 

Les diagnostics, dont le coût est à la charge du vendeur, doivent être réalisés par un professionnel certifié et remplissant des conditions d’assurance. N’hésitez pas à en rencontrer plusieurs.

Pour l’assainissement non collectif, sauf en cas de délégation par la commune à un diagnostiqueur immobilier, le diagnostic est réalisé par les SPANC (Services publics d’assainissement non collectif).

L’ERNMT (état des risques) peut être établi par le propriétaire lui-même, à partir des informations obtenues en mairie (imprimé et informations sur le site http://www.prim.net).

Quelle est la durée de validité des diagnostics ?

La durée de validité des documents varie largement : ainsi le diagnostic amiante a une durée illimitée – sauf en cas de travaux ou de changement d’usage. Mais l’état parasitaire ou l’état des risques doivent dater de moins de six mois avant la promesse de vente. Les diagnostics sur les installations de gaz et d’électricité expirent au bout de trois ans,  le DPE (performance énergétique) au bout de dix ans…

L’information de l’acquéreur sur la copropriété pour les ventes en copropriété

L’information reçue avant l’achat d’un lot de copropriété est de plus en plus complète. Encore faut-il la décrypter. 

Quelles sont les obligations liées à l’information de l’acquéreur lors de la vente d’un bien immobilier en copropriété ? 

La Loi Alur du 24 mars 2014 a renforcé l’information de l’acquéreur d’un lot de copropriété. De nombreux documents doivent être annexés à l’avant-contrat (compromis ou promesse de vente) ou remis à l’acquéreur : Le règlement de copropriété et ses modificatifs éventuels, y compris s’ils ne concernent pas le lot vendu.  Le carnet d’entretien, qui rappelle notamment l’historique des travaux effectués dans la copropriété ; Diverses informations comptables sur les charges et travaux en cours, l’éventuel fonds de roulement, la dette du syndicat vis à vis des fournisseurs et l’état des impayés dans la copropriété (le tout compilé dans le « pré état daté »). Et les 3 derniers PV d’assemblées générales.

Le vendeur peut demander la liste des pièces à réunir au notaire. A noter que les coûts liés à la délivrance des documents sont à sa charge et sont facturés par les syndics. Soyez vigilant lorsque vous votez le contrat de syndic aux assemblées !

En quoi ces documents sont-ils utiles à l’acquéreur ?

Ces documents constituent une mine d’informations. Pour les décrypter, il est possible de faire appel au notaire, qui pourra donner toutes les explications nécessaires.

Ainsi, pour valider son budget lors de l’achat d’un lot de copropriété, il est essentiel de connaître le montant exact des charges annuelles correspondant à la quote-part dudit lot, de même que les travaux (ravalement, étanchéité…) prévus ou en cours dans les parties communes. Si des appels de fonds sont prévus pour des travaux importants, le syndic les fera  auprès du copropriétaire acquéreur s’ils sont postérieurs à la vente. Cependant, vendeur et acquéreur peuvent se mettre d’accord pour les mettre à la charge du vendeur  par une clause dans l’avant contrat ou dans l’acte de vente.

Avant de se lancer, l’acquéreur se fera une idée précise de l’état de la copropriété et des travaux à prévoir grâce au carnet d’entretien et aux procès-verbaux d’assemblée générale. Il doit également s’enquérir de la santé financière de la copropriété, qui peut souffrir de la présence de mauvais payeurs. Enfin, l’ambiance de la copropriété transparaît également des PV d’assemblée générale…

Peut-on avoir de mauvaises surprises ?

Le notaire découvre parfois, par exemple, que l’annexion d’un pallier ou de combles par le propriétaire vendeur (ou l’un de ces prédécesseurs) n’a pas été officialisée et n’apparaît pas dans l’état descriptif de division, ou encore qu’un changement de destination (bureaux devenus logement…) n’a pas été soumis au vote de  l’assemblée des copropriétaires.

Ce type de désagrément est plus fréquent qu’on ne le pense et peut compliquer considérablement la vente. Dans une telle situation, le notaire sera en première ligne pour résoudre cette situation juridique complexe.

Copropriété : usage privatif d’une partie commune, une liberté réglementée !

DROIT DE JOUISSANCE EXCLUSIVE SUR PARTIES COMMUNES

Il est fréquent de voir certains lots de copropriété bénéficier d’un droit de jouissance exclusive sur un jardin, un balcon ou une terrasse. Comme son nom l’indique, le droit jouissance exclusive permet à son titulaire d’utiliser privativement une partie commune. Toutefois, cette qualification hybride a plusieurs conséquences.

Copropriété et usage exclusif des parties communes

En principe, les parties communes ont un usage collectif et chaque copropriétaire peut les utiliser et y circuler librement. Dans certains cas, un droit de jouissance exclusif de certaines parties communes peut être attribué à un ou plusieurs copropriétaires, notamment lorsqu’ils sont les seuls à y avoir accès.

En pratique, ce droit d’usage privatif concerne certaines parties communes attenantes à un lot de copropriété, notamment les balcons, terrasses, jardins, cours, combles, couloirs. Le droit de jouissance exclusif d’une partie commune doit être prévu soit au sein du règlement de copropriété, soit par une décision prise en assemblée générale à la double majorité de l’article 26.

Le droit de jouissance ainsi défini peut être soit attribué nominativement à un copropriétaire (le droit de jouissance est alors personnel et ne peut pas être transmis), soit rattaché à un lot (le droit est permanent et transmis avec le lot en cas de vente, décès ou succession).

Concession du droit de jouissance exclusive

Ce droit peut être accordé par le règlement de copropriété ou par les autres copropriétaires lors d’un vote en assemblée générale. Lorsqu’il n’a pas été prévu par le règlement de copropriété, le droit de jouissance exclusive peut être concédé par une décision de l’assemblée générale des copropriétaires, qui devra être prise à la majorité en nombre des copropriétaires représentant au moins les 2/3 des voix, voire à l’unanimité, notamment s’il est concédé à titre gratuit.

Le titulaire du droit de jouissance n’est pas le propriétaire

Le droit de jouissance exclusif d’une partie commune n’est pas un droit de propriété. Il s’agit d’un simple droit d’usage privatif qui peut être temporaire ou permanent, rattaché à un lot ou à un copropriétaire.

Le titulaire du droit de jouissance n’étant pas propriétaire de la partie commune qui en est grevée, par exemple, en cas d’expropriation d’un terrain soumis à un droit de jouissance exclusive, c’est le syndicat des copropriétaires qui encaissera l’indemnité d’expropriation. Il n’est pas non plus possible de vendre un droit de jouissance exclusif indépendamment du lot de copropriété dont il est l’accessoire.

Le copropriétaire ne peut pas construire

Dans le même ordre d’idée, un copropriétaire ne dispose pas du droit de construire (une piscine, une véranda etc…) sur la partie commune dont il a la jouissance exclusive, sauf s’il a obtenu une autorisation de l’assemblée générale des copropriétaires.

A défaut, la sanction est la démolition de la construction et la remise des lieux dans leur état antérieur.

Travaux et entretien

La jouissance exclusive de la partie commune doit être conforme à l’usage de l’immeuble. Dès lors, certains petits aménagements sont possibles sans autorisation.

En revanche, la réalisation de travaux nécessite toujours l’accord des autres copropriétaires. Le règlement de copropriété peut mettre à la charge du titulaire du droit de jouissance exclusive, des frais d’entretien spécifiques. En revanche, les dépenses relatives au gros-oeuvre de l’immeuble (travaux d’étanchéité pour une toiture terrasse à usage privatif par exemple) sont supportées par l’ensemble des copropriétaires.

Un copropriétaire doit supporter les travaux qui auraient été décidés par l’assemblée générale des copropriétaires sans pouvoir s’y opposer.

Les réparations et l’entretien courant de la partie commune grevée d’une jouissance exclusive, par exemple, l’élagage des arbres ou l’entretien d’une cour, incombe à son titulaire.

Le copropriétaire ne peut pas transformer

En outre, le titulaire d’un droit de jouissance exclusive doit en user conformément à sa destination, c’est-à-dire qu’il ne peut pas en transformer sa nature. Ainsi, un jardin ne pourrait pas être transformé en parking. De même, l’usage qui en est fait doit respecter les droits des autres copropriétaires et ne pas leur causer de préjudice. Par exemple, il a pu être décidé qu’un copropriétaire ne peut pas aménager un jardin dont il a la jouissance exclusive comme accès à son cabinet médical.

Remise en cause ou litige

La remise en cause d’un droit de jouissance exclusif est impossible sans l’accord de son bénéficiaire.

En cas de litige, le juge détermine les conditions d’usage privatif de cette partie commune au cas par cas.

Jérome QUENARD, Amélie URSO MEHDIB, notaires

Assurance de prêts immobiliers : vous pouvez choisir votre contrat d’assurance

Assurance de prêts… Libre de choisir !

Vous allez acquérir un bien immobilier à l’aide d’un prêt bancaire ? Alors la banque vous demandera de souscrire une assurance garantissant le remboursement du prêt en cas de décès ou d’invalidité. Vous avez la possibilité de choisir l’assurance de prêt auprès de la compagnie de votre choix, dans le cadre de la délégation d’assurance. Des précautions s’imposent pour faire le bon choix ; soyez vigilants sur les garanties couvertes et comparez entre compagnies !

Dois-je obligatoirement m’assurer ?

Certes, cette assurance n’est pas obligatoire mais la banque ne vous accordera le crédit que sous condition de l’adhésion à un contrat d’assurance décès-invalidité. Cette couverture constitue une sécurité, à la fois, pour la banque et pour l’emprunteur. En effet, la compagnie d’assurance s’engage, en cas de survenance d’un décès, à rembourser le solde du prêt à la banque ou en cas d’invalidité, à prendre en charge les mensualités d’emprunt exigibles.

Quels types de garanties sont couvertes par le contrat d’assurance ?

Le contrat d’assurance emprunteur couvre plusieurs types de garanties.

Au minimum, la banque exigera de votre part la souscription d’une assurance pour le risque de décès et la perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) :

  • L’assurance-décès qui est couverte dans tous les contrats d’assurance emprunteur : en cas de décès, l’assureur s’engage à verser à la banque l’intégralité du capital assuré restant dû dans la limite du montant assuré. Il existe toutefois une limite d’âge pour l’octroi de cette garantie. Elle dépend des contrats mais varie entre 65 et 80 ans.
  • La garantie de la perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) : Cette garantie concerne les personnes en âge de travailler et correspond à l’impossibilité totale et définitive de se livrer à un travail ou une activité. Il existe, toutefois, des exclusions pour cette garantie : celles-ci concernent les personnes pratiquant un sport à risque (parachutisme) ou un métier à risque (pompier).

Les autres garanties peuvent être ajoutées aux deux premières dans le contrat d’assurance afin d’augmenter la protection de l’assuré. La cotisation d’assurance sera donc plus élevée.

Il s’agit de l’incapacité temporaire totale (ITT) et invalidité permanente partielle (IPP), invalidité permanente totale (IPT) ou encore l’assurance perte d’emploi.

Concernant l’assurance perte d’emploi, soyez vigilant ! Même si cette assurance peut paraître séduisante en vue de parer à un éventuel licenciement, il faut faire attention à plusieurs éléments. En effet, cette assurance ne couvre pas les personnes en intérim, en contrat à durée déterminée, fonctionnaires, professions libérales. Sont également à vérifier : le délai de carence applicable, la durée d’indemnisation et le plafond pris en charge.

Bien étudier le contenu de ces garanties vous évitera de mauvaises surprises !

Puis-je choisir mon contrat d’assurance ?

Oui, vous le pouvez grâce à La Loi Lagarde de 2010 ! Désormais, l’emprunteur peut souscrire une assurance différente de celle proposée par la banque dès lors que les garanties proposées sont équivalentes. Il s’agit de « la délégation d’assurance ». Mieux encore, depuis 2018, avec l’amendement Bourquin, vous pouvez effectuer la délégation d’assurance à chaque échéance annuelle de votre contrat en cours.

Afin de bien choisir son assurance, il convient de comparer les garanties proposées, le coût, les conditions de couverture, les limites d’âge, le maintien du tarif pendant la durée du contrat et surtout les exclusions. A noter que cette étude comparative est facilitée par la transmission de la fiche standardisée d’information (FSI) que doit vous remettre chaque professionnel que vous avez sollicité pour votre demande d’assurance.

Pour les co-emprunteurs, une réflexion devra être menée au regard des revenus personnels de chacun pour choisir au mieux les quotités d’assurance. Par exemple, le survivant pourra-t-il assurer seul le remboursement de la moitié du prêt en cas de souscription à 50% sur chaque tête ?

Puis-je être assuré en cas de problème de santé ?

Pour être assuré, il faut remplir un questionnaire de santé. Ce questionnaire permettra au service médical de l’assureur d’apprécier le pro l santé du futur assuré. Même si son formalisme est simplifié, il demeure néanmoins crucial et doit être rempli en parfaite honnêteté. En cas de fausses déclarations, l’assureur peut annuler la couverture ou se retourner contre vous.

Grâce à l’entrée en vigueur en 2007 de la convention AERAS (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) l’accès à une bonne assurance pour les personnes ayant eu un grave problème de santé a été facilité.

Zenab AMIDOU-GIUSTI, notaire

Afin de vous accompagner dans votre projet immobilier, les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes mettent à votre disposition un guide pratique « SPECIAL IMMOBILIER ».

Le notaire est acteur essentiel de votre projet immobilier. Professionnel du droit, il est le garant de votre sécurité juridique, de votre information la plus complète et de la bonne exécution de toutes les formalités qui entourent l’opération. Retrouvez toutes les informations utiles pour bien mener votre projet d’achat immobilier dans le « Guide pratique spécial immobilier » :

Télécharger ici leGUIDE PRATIQUE IMMOBILIER

Achat immobilier à deux : faites un contrat équitable !

Achetez à deux, achetez heureux !

Quel beau projet que de vouloir acquérir son chez soi à deux. Toutefois, pour éviter que cela ne devienne un sujet houleux, mieux vaut prendre quelques précautions. La question épineuse étant : Qui paie quoi ? Que vous soyez mariés, pacsés ou concubins, il convient de faire un contrat équitable pour éviter des conséquences désagréables en cas de séparation ou décès.

1) Définir les proportions d’achat

Qu’en pense le notaire ? Le notaire aura à cœur que les proportions indiquées correspondent au financement réel de chacun. A défaut de précision, les acquéreurs sont réputés acquérir le bien moitié chacun. S’ensuit le risque, si cela ne correspond pas à la réalité, que l’Administration qualifie l’opération de donation déguisée, soumise à une taxe de 60% sur la fraction donnée pour les concubins.

2) Acheter à deux : rédiger un contrat équitable 

La solution, c’est un contrat équitable, dans lequel on fait apparaître le financement réel de chacun. Cela évitera de se brouiller avec la belle famille qui a contribué à l’effort financier et rendra moins compliquée la séparation éventuelle (d’un point de vue financier…).

3) Pour les époux mariés en communauté et les partenaires de PACS en indivision

L’enjeu est de déclarer tout emploi de fonds propres (fonds détenus avant le mariage ou le pacs, ou reçus depuis par donation ou succession), pour qu’en cas de séparation, l’époux ou le partenaire récupère sa mise. Sinon, par principe le bien est commun ou indivis (moitié chacun), même s’il existe une disparité des revenus employés par les deux acquéreurs. Le prix est réparti moitié chacun.

4) Pour les époux et les partenaires de PACS séparés de biens et pour les concubins

Il est prudent d’indiquer dans l’acte d’acquisition la manière dont l’achat est financé, ce qui figera définitivement les proportions de chacun.

Le calcul de ces quotes-parts est fait en fonction des apports initiaux de chacun et des facultés respectives de remboursement de l’emprunt ; l’idéal étant que cette détermination résulte de la contribution réelle de chacun.

Si l’un des membres du couple verse plus que ce qu’il a indiqué ou rembourse le crédit pour un montant supérieur à ce qu’il ne devrait, il ne retrouvera pas son compte en cas de séparation, lors de la revente du bien et du partage du prix de vente !

5) Seule la mort nous séparera !

Contrairement aux époux, les partenaires et les concubins n’héritent pas l’un de l’autre. Alors, si le survivant ne souhaite pas se retrouver en indivision avec les héritiers de de son compagnon, la rédaction d’un testament s’impose, à minima en usufruit. Toutefois, les concubins qui sont taxés lourdement (60%), voudront sûrement chercher d’autres solutions.

Gabrielle GOURGUE, notaire

Afin de vous accompagner dans votre projet immobilier, les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes mettent à votre disposition un guide pratique « SPECIAL IMMOBILIER ».

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