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Transmission de patrimoine à moindre frais

transmission de patrimoine

Donner sans être dépossédé, c’est possible ? Transmettre via une société civile 

Comment organiser la transmission de patrimoine à moindre frais ? C’est une préoccupation courante des familles depuis l’augmentation des droits de succession en 2012.

Donner de son vivant est la solution avantageuse pour transmettre à moindre frais. C’est aussi se déposséder pour pouvoir aider ses proches.

Même si l’objectif fiscal ne doit pas être l’unique motivation, comment concilier fiscalité, donation et détention ? Focus sur la société civile.

Transmission de patrimoine : donner pour aider ses enfants à s’installer

Lorsque l’on procède à une donation au profit de ses enfants, on abandonne ses droits de propriétaire sur le bien. Ce n’est pas toujours un effet souhaité par le donateur.

En effet, lorsque le donateur souhaite transmettre un bien à son enfant pour que celui-ci puisse en être propriétaire et en avoir la jouissance immédiate, comme par exemple, un appartement ou un terrain pour y construire sa maison, le donateur ne cherchera pas à conserver une maîtrise quelconque du bien donné.

Ce bien appartiendra à l’enfant et la donation aura davantage pour objet d’aider l’enfant lors de son installation, que d’abaisser les droits de succession futurs.

Transmission de patrimoine : donner pour alléger la note fiscale !

L’hypothèse est tout autre lorsque la donation portera sur la résidence princi­pale du donateur ou sur tout autre bien sur lequel il aurait souhaité conserver les pouvoirs d’un propriétaire.

La donation de ce type de biens a pour objet principal d’abaisser ou d’éluder les droits de succession au décès du donateur et non d’aider dans l’immédiat l’enfant donataire, le donateur conser­vant la plupart du temps l’usufruit du bien donné, à savoir son utilisation et les revenus qu’il peut en tirer.

Transmettre via une société civile pour conserver ses pouvoirs de propriétaire

La société civile peut être l’outil permet­tant alors de transmettre des biens tout en conservant les pouvoirs d’un véritable propriétaire sur ces biens.

La technique consiste à faire entrer dans le patrimoine de la société civile les biens à transmettre.

Il s’agira d’un apport à la société ou d’une vente à cette même société, selon les cas. En effet, les deux procédés ont des avan­tages et conséquences qu’il conviendra d’analyser au cas par cas.

Une fois la société civile propriétaire des biens, il conviendra d’en transmettre les parts sociales à l’enfant par voie de donation.

Au décès du donateur, la société civile, appartenant au donataire depuis la donation, ne figurera pas dans l’actif taxable soumis aux droits de succession.

Qu’est-ce qu’une société civile ?

La société civile est une personne morale de droit privé, ayant pour objet la gestion et la transmission d’un patrimoine, non soumise à l’impôt (sauf sur option) et non sou­mise à déclaration (sauf si elle est propriétaire de biens lui procurant des revenus).

Il doit être tenu une comptabilité de la société civile, mais aucun dépôt des comptes au greffe du tribunal de commerce n’est obligatoire.

Prudence quant à la rédaction des statuts

Afin de permettre au donateur, fondateur de la société civile, de conserver les pleins pouvoirs, les statuts doivent être rédigés avec soin. On prendra garde à apporter une attention particulière à certaines clauses, à savoir :

-L’OBJET SOCIAL 

Il définit ce que le gérant peut faire sans avoir à réunir une assemblée générale des associés pour l’y autoriser. 

Cet objet devra être le plus large possible pour laisser au futur donateur la plus grande liberté.

-LES DROITS DE VOTE EN CAS DE PARTS DÉMEMBRÉES 

Lorsque les parts de société seront don­nées à l’enfant, avec réserve d’usufruit, se posera alors la question de savoir qui de l’usufruitier ou du nu-propriétaire aura le droit de vote.

La jurisprudence de longue date permet à l’usufruitier de conserver le droit de vote pour la totalité des décisions qui sont sans conséquence sur la société elle-même.

Les statuts devront dès lors prévoir que l’usufruitier soit titulaire du droit de vote pour tout ce qui peut en dépendre.

Le nu-propriétaire ne pourra en revanche être écarté des décisions d’augmentation ou de réduction de capital, de dissolution de la société, ou encore de toute décision concernant la structure même de la société.

-RÉVOCATION DU GÉRANT 

Le gérant ne devra être révocable qu’à l’unanimité, ce qui lui permettra de conserver la gérance tant qu’il n’aura pas décidé de la quitter, ce dernier conservant toujours une part au sein de la société pour détenir un droit de véto sur les déci­sions qui doivent être prises à l’unanimité.

Pour les mêmes raisons, il faudra prévoir que tout ce qui ne relève pas du pouvoir du gérant, sera décidé à l’unanimité.

En somme, le gérant, irrévocable sauf avec son accord, donateur, fondateur et usufruitier de la société civile, décidera seul du sort des biens de la société et du remploi des fonds en cas de vente, dans l’intérêt social et ne pourra jamais se voir imposer une décision prise par les autres associés !

 

 

Franck VANCLEEMPUT, notaire

SCI et comptabilité : comment bien gérer la SCI

SCI : IL Y A UNE VIE APRES LA SIGNATURE DES STATUTS.

La constitution d’une société civile immobilière (SCI)pour la gestion, la conservation et la transmission du patrimoine familial s’avère un outil privilégié mais ne doit pas être un réflexe sans lendemain. Il y a une vie après la signature des statuts et l’opération qui a justifié sa formation (achat, donation,…).

Il convient de rappeler que la société civile est une personne morale qui, tout au long de sa vie sociale, va détenir un patrimoine, percevoir des revenus et régler des dépenses et que cette existence nécessite des précautions comptables.

SCI : la tenue d’une comptabilité est primordiale

La comptabilité de la société est la mémoire de la vie sociale. Trop souvent négligée, elle permettra pourtant de maitriser les incidents juridiques et fiscaux des événements sociaux.

SCI et opposabilité juridique

Ainsi, la tenue d’un bilan annuel, approuvé par les associés, sera indispensable à l’information des associés et des tiers.

Une cession de parts sociales dans laquelle il faudra déterminer le prix des parts et le montant d’un éventuel compte courant, stipuler une garantie d’actif et de passif…., n’est pas envisageable sans la production d’une comptabilité à jour.

La comptabilité sera l’outil de gestion obligatoire pour effectuer une donation-partage égalitaire ou pour obtenir un prêt bancaire.

SCI et opposabilité fiscale

Une comptabilité rendra les comptes sociaux et les valorisations de l’actif opposables à l’administration fiscale en cas de cession, de succession ou de donation ou tout simplement pour les déclarations fiscales annuelles.

Elle permet d’éviter le risque de fictivité face à la volonté du fisc de réintégrer un actif successoral que l’on croyait d’ores et déjà transmis ou au contraire d’éviter que l’administration reconstitue la comptabilité inexistante au mieux de ses intérêts dans le cadre d’un redressement. Par exemple, elle confortera la déduction d’un compte courant lors d’une cession de parts pour le calcul de la plus value ou des droits d’enregistrement ou permettra de justifier du résultat fiscal déclaré annuellement par les associés.

SCI et responsabilité du gérant

Les gérants sont responsables des fautes commises dans la gestion de la société en vertu de l’article 1850 du Code civil et l’absence de comptabilité est une faute de gestion.

Cette responsabilité peut être mise en jeu lors de conflits familiaux (divorce et présence d’une SCI avec un seul époux gérant, mésentente entre les parents gérants et les héritiers suite à une donation ou à une succession).

A ces occasions, les tentatives de remise en cause de la SCI elle-même ou les demandes de remboursement de comptes courants aboutiront plus facilement en l’absence d’une comptabilité approuvée par tous.

Seule une comptabilité permettra alors d’apporter la preuve que le gérant a bien géré la société. Cette responsabilité est complémentaire de celle de faire approuver les comptes sociaux lors d’une assemblée générale annuelle.

Matériellement, le gérant pourra se contenter de la tenue d’un compte sur un simple cahier relié retraçant les recettes et les dépenses.

SCI et diversité des options comptables

En effet, les sociétés civiles les plus classiques n’ont pas d’obligations comptables semblables à celles des sociétés commerciales. Elles en ont toutefois la possibilité. Il convient donc de rappeler la nécessité de tenir, au minimum et à moindre coût, une comptabilité simple de trésorerie reprenant les recettes et les dépenses de la société. Elle suffit à refléter la situation patrimoniale de la société et des associés pour la rendre opposable juridiquement et fiscalement.

Par exemple, même une comptabilité simple permet de constater le montant des comptes courants d’associés (c’est-à-dire des sommes apportées ou laissées à disposition de la société par les associés en dehors du capital) ce qui évite de les omettre lors d’une donation ou d’une cession de parts.

Des situations et des montages patrimoniaux plus complexes pourront amener à tenir une comptabilité dite commerciale prenant en compte amortissements, libération différée du capital, plus-value latente et autre outil de gestion.

Dans tous les cas, le choix d’une comptabilité appropriée à la situation patrimoniale de la société aura des conséquences importantes sur la vie sociale future et nécessite l’intervention d’un professionnel.
L’absence de comptabilité n’aura elle que des effets néfastes sur la vie future de la société.

Conclusion

L’interaction de la comptabilité avec le droit civil, fiscal, le droit des sociétés et des obligations justifient amplement que la question de la comptabilité soit mieux traitée lors de la constitution de la société afin que celle-ci ne tombe pas dans l’oubli pour mieux ressurgir sans prévenir.

Philippe LINTANFF, notaire

Retrouvez la vidéo En direct avec les notaires : on vous répond chez vous

En direct avec les notaires pour répondre à toutes vos questions.

🗓 A NOTER ! VOS RDV AVEC LES NOTAIRES Drôme Isère Hautes-Alpes

Immobilier, mariage, succession, donation, pacs, divorce…cette période de confinement est source de nombreuses interrogations. Le confinement a eu un impact sur la vie des Français et sur son organisation.  Comment poursuivre vos projets ? Est-ce que votre notaire peut vous conseiller en ce moment ? Peut-il préparer un acte ? Quels actes pouvez-vous signer chez le notaire et comment faire ?…

Pour vous apporter des réponses concrètes pendant le confinement et préparer la reprise au moment du déconfinement, les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes se mobilisent.

Immobilier, mariage, succession, donation…pendant la crise sanitaire et après ? Retrouver  la vidéo du Facebook live

 

✔️Mardi 28 avrilsur France 3 Auvergne Rhône-Alpes, un notaire VOUS INFORME. A voir à 11h50 et 18h50, dans « l’édition de proximité spécial confinement ».
✔️Mercredi 29 avril, 15 h, les notaires VOUS RÉPONDENT – FACEBOOK LIVE avec France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, pour répondre à toutes vos questions, tout en restant chez vous.
✔️Du lundi 27 au jeudi 30 avril, le 3620 dites Notaire est de retour, de 14h à 19h,

Facebook live spécial notaire – mercredi 29 avril, 15 heures.

Beaucoup de projets ont été mis en suspens depuis le 18 mars. Mariages, transactions immobilières, héritages… Vous êtes concernés ? Vous avez une question ? Un notaire vous répond en direct mercredi à 15h.

Les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes vous renseignent en Facebook live, mercredi 29 avril, à 15 heures, en répondant à vos questions tout en restant chez vous, en partenariat avec France 3 Auvergne Rhone-Alpes.

Vous pouvez poser votre question ici.

 

Re-ouverture du 3620 notaires : consultation offerte du 27 au 30 avril – en savoir plus ici

 

Animal de compagnie, lingot d’or, bitcoin…succession avec un bien atypique, comment faire ?

Lingot d’or, toutou, bitcoin…Drôle de succession !

Lingot d’or ou crypto-monnaie, chien ou bateau,…dans la succession. Un héritage peut révéler l’existence de certains biens qui méritent d’être regardés de plus près lors du règlement de la succession. 

Oups ! Que faire du fusil de Papy ?

Nous avons trouvé le fusil du grand-père chasseur bien caché dans son armoire, derrière ses maillots de corps … Le régime des armes à feux étant très encadré, il convient d’être prudent.

L’héritier doit faire constater par un armurier l’existence de ce fusil. S’il souhaite le conserver, il devra fournir divers documents à l’armurier : imprimé CERFA, permis de chasse ou licence de tir ou carte de collectionneur, ou à défaut un certificat médical.

Si cette arme ne trouve pas de repreneur parmi les héritiers, il conviendra alors de la vendre, la neutraliser ou la détruire, le tout bien sûr en respectant la règlementation.

Chouette des lingots d’or sous le matelas !

Une fois la belle surprise passée, il conviendra de les déclarer au notaire en charge de la succession et ensuite de les faire estimer.

Simba le chat figure dans le testament de la grand-tante !

Même si le régime des animaux a grandement évolué depuis la loi du 16 février 2015 en faisant de nos compagnons adorés des « êtres vivants doués de sensibilité », ils restent néanmoins soumis au régime des biens meubles. N’ayant pas la personnalité juridique, ils ne peuvent donc pas hériter directement. La solution consiste à léguer des biens (argent ou autre), à une personne déterminée à charge pour elle de s’occuper de l’animal sa vie durant.

Toute comparaison avec Choupette la chatte de Karl Lagerfield serait purement fortuite ! A défaut d’indication précise du défunt, l’animal est transmis à ses héritiers, à charge pour eux de s’en occuper. Le notaire peut se trouver face à des situations cocasses, telles que l’existence de lamas, sans héritier connu dans la succession, et dont il faut pourtant s’occuper rapidement ! Dans ce cas, les associations protectrices des animaux nous apportent une grande aide.

Le bateau et la place au port

La présence d’un bateau sera traitée de la même manière qu’un véhicule. Il sera valorisé et soumis à la fiscalité des droits de succession. En revanche la question de la transmission de l’anneau d’amarrage est plus délicate, car il n’est pas possible d’en être propriétaire. La jouissance de cet anneau se fera par la détention de droits sociaux avec une société concessionnaire de l’exploitation du port. Ces actions doivent alors faire l’objet d’une estimation et doivent être déclarées dans l’actif successoral.

Les crypto-monnaies

Finies les économies sonnantes et trébuchantes cachées sous le matelas, elles sont désormais silencieuses placées sous un matelas numérique…

Les monnaies virtuelles sont des monnaies numériques émises et échangées sur internet. Une des plus connue est le bitcoin créé en 2009.

L’achat et la revente des crypto-monnaies ne s’effectuent pas sur un marché réglementé mais sur des plateformes internet. Bien qu’il ne s’agisse pas de monnaies ayant un cours légal, l’administration fiscale vise expressément les unités de compte virtuelles stockées sur un support électronique qui sont soumises aux droits de succession.

Cécile SEIGNOVERT, notaire

Pourquoi et comment refuser une succession ?

Refuser une succession : pourquoi, comment ?

Plusieurs raisons peuvent amener des héritiers à refuser une succession : la succession est déficitaire ou alors l’héritier souhaite renoncer au profit de l’un de ses propres descendants (par exemple son enfant…). Pourquoi et comment renoncer à une succession ?

1) Qu’est-ce que l’option successorale ?

Dans tout dossier de succession, l’une des premières choses abordées est la consistance du patrimoine. Et de là va découler l’option successorale.

C’est le choix que tout héritier a dans la succession. Cette option peut être de trois ordres :

Accepter purement simplement la succession. Dans ce cas, l’héritier sera tenu des dettes du défunt et ce peu importe qu’elles dépassent l’actif de succession.

Accepter à concurrence de l’actif net : l’héritier sera tenu des dettes à concurrence seulement de l’actif de succession.

Renoncer à la succession. C’est cette troisième option que nous allons développer.

2) Pourquoi renoncer à une succession ?

On peut être amené à renoncer à une succession dans deux hypothèses très différentes l’une de l’autre.

Premier cas : la succession est déficitaire

La succession est déficitaire ou comporte beaucoup de passif à régler. Il arrive parfois que le défunt laisse beaucoup de passif, voire même plus de passif que d’actif. C’est le cas notamment lorsque l’héritier avait contracté un prêt sans assurance décès, ou avait bénéficié d’aides sociales de son vivant (par exemple allocation de solidarité aux personnes âgées, aide sociale à domicile, prestation spécifique de dépendance…).

A son décès, certaines de ces aides sont récupérables, c’est-à-dire que les héritiers doivent les rembourser.

Second cas : renoncer au profit d’un autre héritier

L’héritier ne souhaite pas bénéficier de la succession, il veut en faire profiter directement ses propres descendants. Il est possible dans ce cas de « sauter une génération ».

Gare cependant aux incidences fiscales de ce choix.

3) Quand renoncer à une succession ?

Attention car la renonciation ne se présume pas !

Vous avez un délai minimal de 4 mois à compter du décès pour exprimer votre choix. Passé le délai de 4 mois, et sans décision de votre part, vous pouvez être contraints par les créanciers du défunt ou les autres héritiers de vous positionner.

Et là encore si vous gardez le silence, vous serez réputé avoir accepté la succession !

Ce n’est que passé un délai maximal de 10 ans et si personne ne vous a mis en demeure de vous décider, que vous serez considéré comme renonçant.

4) Comment renoncer à une succession ?

Pour renoncer, rien de plus simple !
Vous avez le choix d’adresser votre déclaration de renonciation du tribunal d’instance du lieu d’ouverture de la succession (imprimé Cerfa disponible sur le site www.service-public.fr) ou de faire votre déclaration devant notaire (le coût est de l’ordre de 300 € environ tout compris).

En résumé : avant de choisir, consultez votre notaire.

Géraldine THOMANN-ROUSSET, Aurélie BOUVIER, notaires

Succession : les aides sociales sont-elles récupérables ?

Les aides sociales récupérables lors de la succession

Pour éviter les mauvaises surprises, zoom sur les aides sociales récupérables ou non par l’Etat lors du décès du défunt. Sous réserve du respect des conditions d’attribution et de ressources liées respectivement à chacune d’elles, les aidés peuvent bénéficier de diverses aides sociales ayant vocation à améliorer leur vie quotidienne, qu’elles soient relatives à leur logement, leurs repas ou leur santé. Les aides sociales sont qualifiées de « non contributives » en ce qu’elles sont versées sans cotisations préalables et doivent ainsi exclusivement soutenir les personnes les plus vulnérables. Les collectivités et les organismes qui les distribuent font preuve d’une vigilance accrue quant à leur récupération, dès que celle-ci s’avère du moins possible et juridiquement justifiée.

Les aides compensatrices ne sont pas récupérables.

Le principe général est que les aides sociales apportant une « compensation », face à une situation défavorable dont souffre l’aidé, ne sont pas récupérables. Il s’agit essentiellement des aides suivantes :

  • la plupart des aides aux personnes handicapées : la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), l’Allocation Adulte Handicapée (AAH), l’Allocation Compensatrice pour Tierce Personne (ACTP), et les frais d’hébergement en maisons d’accueil spécialisées ;
  • la plupart des aides aux personnes dépendantes : l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), l’aide ménagère des caisses de retraite, allocation logement de la CAF.

Les aides récupérables concernent les avances

A l’inverse, les aides sociales considérées comme constituant des « avances » financières qui améliorent la vie courante de l’aidé, peuvent être récupérées. Il s’agit essentiellement des aides suivantes : les aides à domicile versées par les départements (repas, aide ménagère à domicile), les Aides Sociales à l’Hébergement (ASH), l’Allocation de Solidarité accordée aux Personnes Agées (ASPA), la Prestation Spécifique Dépendance (PSD), l’Allocation de Solidarité aux Invalides (ASI).

Bon à savoir : Cela dit, si l’aidé a dépensé la totalité des sommes perçues ou, à l’inverse, les a épargnées sur des supports financiers insaisissables (de type assurance-vie), leur restitution sera d’autant plus difficile. Pour autant, les pouvoirs d’investigation et d’action du Conseil Départemental ou des Caisses de Retraite sont particulièrement aiguisés, et des inscriptions hypothécaires peuvent être prises à titre de garantie sur l’ensemble des biens et droits immobiliers identifiés dans l’attente de leur vente ou de leur saisie.

Amélie URSO MEHIDEB, notaire

L’habilitation familiale, l’alternative à la tutelle

Habilitation familiale : l’alternative à la tutelle

Lorsqu’un parent avance en âge, les actes du quotidien deviennent de plus en plus difficiles à gérer dans leur totalité. Il s’avère alors nécessaire de lui apporter un soutien. La tutelle peut venir par s’imposer naturellement afin de le protéger. Mais, depuis 2016, il existe une alternative à la tutelle et la curatelle, à savoir l’habilitation familiale. Mais concrètement, qu’est-ce que cela change ?

Qu’est-ce que l’habilitation familiale ?

L’habilitation familiale a été créée pour représenter un proche dès que celui-ci « n’est plus en capacité d’exercer ses propres volontés », du fait de la dégradation de ses facultés mentales ou corporelles. L’habilitation peut être générale ou spéciale. Si elle est générale Elle porte sur tous les actes patrimoniaux ou personnels. Elle a alors une durée qui ne peut en principe excéder 10 ans et est publiée en marge de l’acte de naissance de la personne.

Le représentant peut accomplir tous les actes au nom du majeur à l’exception des actes de disposition à titre gratuit. Une réserve : en ce qui concerne le logement de l’intéressé, la vente requiert encore l’accord du juge.

Ici la personne protégée perd sa capacité à agir. Elle conserve toutefois le droit d’accomplir certains actes (se marier, se pacser, divorcer ou voter)

Contrairement à la personne sous tutelle, il n’y a pas d’interdiction formelle de tester mais le risque serait grand de voir le testament remis en cause pour insanité d’esprit.

Si elle est spéciale Elle est donnée pour accomplir un ou plusieurs actes déterminés. Le majeur protégé perd donc les pouvoirs de réaliser ces actes lui-même.

A qui s’adresse l’habilitation familiale ?

Une large place à la famille de la personne vulnérable est donnée dans la mise en place de cette mesure. Le juge des tutelles peut ordonner l’habilitation familiale au pro t d’un proche, descendant, ascendant, frère ou sœur, époux, partenaire de pacs ou concubin.

Cette mesure nécessite donc un consensus familial avec une bonne entente et une confiance familiale entière vis-à-vis de la personne habilitée. Tous les membres de la famille doivent, à l’unanimité, être d’accord pour le choix, tant du principe de l’habilitation que de la personne habilitée, ou ne pas s’y opposer. Le juge doit auditionner la personne à protéger.

Une mesure de protection des personnes vulnérables plus simple : absence de contrôle judiciaire

L’habilitation familiale est plus simple que la tutelle ou la curatelle dans la mesure où le juge n’intervient plus après avoir désigné la personne habilitée. L’objectif est de faciliter la protection d’un proche, dès que celui-ci se trouve fragilisé.

En matière d’habilitation familiale, il n’y a aucune obligation de réaliser un inventaire au début de la mesure ou de tenir des comptes. Il existe donc une absence de contrôle du Juge sur la gestion des biens de la personne protégée. À tout moment des justificatifs liés aux actes doivent pouvoir être produits.

Ce qui laisse craindre des dérives, d’autant plus que la durée du dispositif peut atteindre dix ans, voire vingt ans en cas de renouvellement. Toutefois, le juge des tutelles peut lever la mesure à la demande de l’un des proches de la personne protégée ou du procureur de la République, lorsque les conditions de l’habilitation ne sont plus réunies ou que l’habilitation familiale porte atteinte aux intérêts de la personne protégée.

Catherine LABERTRANDIE, notaire

Immobilier, 9 conseils pour bien acheter

immobilier, 8 conseils

Vous rêvez de devenir propriétaire de votre résidence principale ? C’est aujourd’hui le bon moment ! Toutefois cette décision se mûrit. Il faut se poser les bonnes questions pour éviter les erreurs et trouver le bien qui vous convient le mieux : Pour quel projet de vie ? Quel est le type de bien recherché ? A quel prix ? Quel est mon budget ? Comment prospecter ?

Voici les 9 conseils à suivre pour réussir son achat en toute sérénité !

1 – Pour bien acheter, soyez sûr de vous !

Assurez-vous que le moment est opportun avant d’investir toutes vos économies et de vous endetter. Au regard des frais engendrés et du montant de l’investissement envisagé, mieux vaut acheter lorsque l’on se sent prêt. La patience est la principale qualité dont vous devrez faire preuve durant votre projet d’acquisition immobilière.

2 – Contactez votre notaire pour connaître les conditions actuelles du marché immobilier.

Connaissance prise de ces conditions, vous déterminez au mieux les caractéristiques du bien recherché au regard de votre projet de vie. Le notaire vous accompagnera au fil des étapes.

3 – Pour bien acheter, déterminez les caractéristiques du bien recherché

Ce temps de réflexion vous permettra de déterminer les caractéristiques du bien qui répondra au mieux à votre projet de vie : délai de détention future du bien, lieu de situation du bien, achat dans le neuf ou dans l’ancien, appartement ou maison, nombre de pièces …

Une fois votre projet déterminé, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un notaire pour connaître les conditions actuelles du marché immobilier.

4 –Pour bien acheter, fixez votre budget

Avant d’acquérir le bien immobilier de votre rêve, déterminez votre budget global et votre plan de financement (apport et prêt envisagé).

Il faudra garder à l’esprit qu’en sus du prix de vente, vous devrez vous acquitter des frais de notaire, d’une éventuelle commission d’agence, des frais de prêt et de garantie (caution ou hypothèque), du coût des travaux envisagés et d’autres frais comme la taxe foncière et taxe d’habitation, l’assurance habitation et des charges de copropriété ou de lotissement le cas échéant.

5 –  Pour bien acheter, prenez le temps d’éplucher les petites annonces immobilières

Par une agence immobilière ou de particulier à particulier, il faut y consacrer du temps et ne pas se précipiter. Il faut accepter de se déplacer, de visiter plusieurs biens, être capable de passer les logements au peigne fin pour déceler leurs défauts.

Ne vous contentez jamais d’une seule visite ! Cela n’est pas suffisant pour bien évaluer l’état du bien, la luminosité, le bruit extérieur, l’activité environnante et le coût des éventuels travaux à réaliser.

6 – Pour bien acheter, soyez curieux !

Posez le maximum de questions au vendeur ou à l’agence immobilière et réclamez l’ensemble des documents relatifs à la situation matérielle et juridique du bien vendu : les éventuelles autorisations d’urbanisme obtenues pour la construction du bien ou pour des travaux d’agrandissement, les assurances souscrites, les éventuelles servitudes, le type d’assainissement, les différents diagnostics immobiliers réalisés, les factures et justificatifs appropriés de professionnels, les documents et informations relatifs à la copropriété ou au lotissement.

Soyez vigilants sur des critères tels que l’emplacement, l’accès au lieu de travail, la proximité de crèche, écoles, le voisinage, les bruits, l’étage… Estimez les travaux à réaliser selon l’état du bien (redistribution des pièces, simple modernisation ou  décoration…).

7 – Pour bien acheter, formulez une offre raisonnable

Une fois votre choix effectué, formulez une offre d’achat raisonnable au regard des prix du marché immobilier. L’offre d’achat n’est pas un acte anodin, elle engage son auteur. Elle doit être bien formulée et mentionner le prix proposé mais également les conditions de votre acquisition (notamment le recours à un prêt) et la durée de validité de votre proposition.

8 – Pour bien acheter, régularisez un compromis de vente devant un professionnel 

Une fois votre offre acceptée par le vendeur, prenez contact avec votre notaire pour la régularisation du compromis ou promesse de vente. L’avant contrat engagera chacune des parties et précisera l’ensemble des conditions de la vente au regard des accords intervenus entre vous et le vendeur. Il s’agit de l’acte le plus important. Au compromis, on se dit tout !

9 – Pour bien acheter, finalisez votre financement et devenez enfin propriétaire 

Pour bénéficier des meilleures conditions possibles pour votre prêt immobilier (taux d’emprunt, frais de dossier, assurance décès, indemnité de remboursement anticipé), n’hésitez pas à contacter plusieurs banques et faire jouer la concurrence. Vous pourrez également faire appel à un courtier dans votre quête du meilleur prêt.

Une fois votre prêt obtenu, et la date de signature fixée chez le notaire, revisiter le bien immobilier avec votre vendeur pour vous assurer de son état et procéder aux relevés des compteurs pour les transferts de contrat. Il ne restera ensuite plus qu’à signer l’acte de vente.

Julien MINIO, notaire

Afin de vous accompagner dans votre projet immobilier, les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes mettent à votre disposition un guide pratique « SPECIAL IMMOBILIER ».

Le notaire est acteur essentiel de votre projet immobilier. Professionnel du droit, il est le garant de votre sécurité juridique, de votre information la plus complète et de la bonne exécution de toutes les formalités qui entourent l’opération. Retrouvez toutes les informations utiles pour bien mener votre projet d’achat immobilier dans le « Guide pratique spécial immobilier » :

Télécharger ici le GUIDEPRATIQUE IMMOBILIER

 

Le mariage : Pour qui ? Pourquoi ? Comment ?

mariage

Mariage : qui peut se marier, comment fait-on pour se marier et quels sont les avantages et obligations du mariage ?

C’est bien connu «  l’amour rend aveugle », or quand on choisit entre pacs et mariage on devrait toujours garder à l’esprit que le nombre de séparation dans les couples a augmenté de 65% en vingt ans … Cela laisse à réfléchir non ?

Donc premier conseil,  pour bien préparer son entrée dans la vie affective, préparez votre sortie. Votre notaire ne vous le dira peut-être pas aussi directement, mais il n’en pense pas moins.

Tout le monde sait que si les concubins ignorent la loi, la loi les ignorent. Et bien, vivre sans règles juridiques ou presque, c’est comme rouler sans ceinture sur autoroute, ça ne viendrait plus à l’idée de personne ?

Ne faites pas l’économie d’un contrat d’union sur mesure qui vous ressemble.

Alors plutôt pacs ou mariage, comment choisir ?

Le mariage : un jeu d’enfant

228.000 mariages ont été célébrés en France en 2017, soit 20.000 mariages de moins qu’en 2010 et 70.000 de moins qu’en 2000 ! Cette diminution peut s’expliquer par le souhait des couples de vivre en concubinage ou de se pacser par souci de simplicité. Pourtant force est de constater qu’il est simple de se marier et que le mariage offre des avantages que ni le concubinage, ni le pacs n’offrent.

Pour se marier il suffit d’être majeur, de ne pas être déjà marié en France ou à l’étranger, de ne pas avoir de lien de parenté ou d’alliance avec le futur conjoint, et d’être apte à donner son consentement.

Si ces conditions sont réunies les futurs époux peuvent prendre attache avec la Mairie du lieu de résidence de l’un des époux ou des parents de l’un d’eux, afin d’arrêter la date du mariage.

Il conviendra avant cela de fournir un dossier comprenant les justificatifs d’identité des futurs époux et de chacun des témoins, les actes de naissance des futurs époux, ainsi que le justificatif de domicile de chaque futur époux.

Si les futurs époux ont régularisé un contrat de mariage, il conviendra de joindre à ce dossier, le certificat qui aura été remis par le notaire lors de la signature du contrat.

A titre informatif le mariage ne donne lieu à aucune facturation par la mairie.

Les obligations découlant du mariage

A compter du mariage, les époux disposent ensemble du logement familial et de ses meubles, et cela, quel que soit leur régime matrimonial. En conséquence un époux ne peut pas vendre le logement familial (même s’il en est seul propriétaire) sans le consentement de son conjoint.

Si les époux vivent dans un bien dont ils sont locataires, ils deviennent automatiquement co-titulaires du bail, même si celui-ci n’avait été signé que par l’un d’eux antérieurement au mariage.

Par ailleurs, à compter du mariage les époux constituent un seul et unique foyer fiscal et rédigent donc une seule déclaration de revenus.

En ce qui concerne les dépenses courantes, chacun des époux doit participer aux charges liées à l’entretien du ménage et à l’éducation des enfants. Les époux sont par ailleurs co-responsables sur leurs biens des dettes contractées à ce titre même si elles ont été contractées par un seul des époux (les charges sociales et les impôts impayés entrent dans cette catégorie).

Les protections découlant du mariage

Si le mariage crée des obligations, il crée également des protections importantes et ce à différents titres.

contrat de mariage

Pour les époux mariés sous un régime de communauté, les biens acquis pendant le mariage (hors biens reçus par héritage ou succession) sont communs et ce indépendamment du financement par l’un ou l’autre des époux. L’enrichissement des époux après le mariage et provenant de leur travail est donc partagés égalitairement entre eux, ce qui peut être une manière de protéger celui dont les revenus sont moindres.

Le mariage est également plus protecteur que le concubinage ou le pacs. En effet, il permet au conjoint survivant de bénéficier d’une pension de réversion, c’est-à-dire d’une partie des pensions de retraite dont le conjoint bénéficiait de son vivant.

Enfin le mariage protège le conjoint survivant en lui permettant de bénéficier d’une vocation successorale. En effet en fonction des situations familiales, le conjoint survivant pourra recevoir un quart du patrimoine ou la totalité de ce patrimoine en usufruit.

Par ailleurs, le recours à une donation entre époux ou à l’aménagement du régime matrimonial par un contrat de mariage pourra encore augmenter la protection successorale du conjoint survivant.

A l’inverse le concubinage et le pacs n’offrent aucune protection au survivant, sauf à rédiger un testament qui pourra avoir des conséquences fiscales problématiques notamment dans l’hypothèse du concubinage.

En conclusion, même si le mariage peut sembler un peu ringard, il convient toutefois de se renseigner sur les avantages qu’il offre pour pouvoir se faire un avis définitif.

Etienne NALLET, notaire

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Loger un enfant gratuitement

loger un enfant gratuitement

Loger un enfant majeur gratuitement, quoi de plus normal pour des parents quand ils en ont la possibilité ? Mais cet acte anodin tout à fait naturel en famille peut conduire à des conflits entre les héritiers lors du décès des parents.

Certains enfants majeurs bénéficient de logements gratuits qu’ils peuvent se voir rapporter à la succession de leurs parents.

Une situation de plus en plus fréquente… non sans conséquences :

Souvent l’enfant occupe le logement tout au long de ses études et une fois les études terminées, celui-ci reste dans les lieux. Autre exemple, un enfant célibataire cohabitant avec ses parents de longues années.

De plus, l’occupation gratuite sur une longue durée permet à l’enfant de bénéficier d’un avantage substantiel (économie de loyers). C’est la durée du prêt qui déterminera ou non l’existence d’une donation indirecte. En pratique, cela peut être aussi l’habitation aux côtés d’un parent à proximité d’une maison ou d’un appartement d’une résidence familiale.

Loger un enfant gratuitement : attention au moment de la succession !

Lorsque l’on a logé un enfant gratuitement, le problème de l’indemnisation des autres héritiers pourra se poser lors de la succession, ceci afin de rétablir l’égalité entre les différents enfants.

Les parents pourront prévoir sur leurs testaments que cet avantage ne pourra être contesté lors du décès.

Sauf disposition contraire, le Code civil assure l’égalité entre les héritiers et rétablit au moment de la succession cette égalité entre les enfants. Ainsi, au moment de la succession de ses parents, l’enfant qui a reçu un avantage devra indemniser ses cohéritiers à hauteur de l’avantage qu’il a reçu.

Une jurisprudence de la Cour de Cassation très établie :

La Cour de Cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, a reconnu qu’un logement gratuit devait être pris en compte dans la part du bénéficiaire d’une succession.

Dans une décision du 14 janvier 1997, la Cour de Cassation admet que l’occupation gratuite d’un logement appartenant à ses parents constitue pour l’enfant concerné une donation de fruits et de revenus soumise au rapport successoral.

Dans une autre décision du 8 novembre 2005, cette même Cour qualifie l’avantage tiré de la mise à disposition à titre gratuit d’un logement non plus de donation de fruits et revenus mais « d’avantage indirect », rapportable à la succession.

Et enfin dans plusieurs décisions du 18 janvier 2012, la Cour de Cassation nuance le caractère rapportable de l’avantage tiré de la mise à disposition gratuite d’un logement par les parents : l’avantage indirect ne peut être rapportable que s’il constitue une véritable donation. Or pour qu’il y ait donation, il faut qu’il y ait une intention libérale et il en revient aux héritiers d’en apporter la preuve.

Pour loger un enfant majeur gratuitement et éviter les situations conflictuelles futures, renseignez-vous auprès d’un notaire !

 

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