Passer au contenu principal

Division de terrain : comment s’y prendre ?

division de terrain

Je vends un bout de jardin… comment faire ? Un nombre croissant de propriétaires décident de vendre une partie de leur propriété en tant que parcelle constructible, afin d’en dégager un profit.

En effet, vendre un bout de son jardin peut s’avérer être une opération très avantageuse sur le plan financier, les prix de vente des terrains à bâtir étant de plus en plus élevés, notamment en zones urbaines.

Mais comment procéder à cette division de terrain ? Quelles sont les démarches à entreprendre pour la division de terrain ?

Pour répondre à ces questions, il y a trois aspects à prendre en compte : la division physique du terrain (1), pour s’assurer de son accès, sa division cadastrale (2) par le biais de l’intervention d’un géomètre, et la division administrative du terrain conférée par une autorisation d’urbanisme (3).

1 – Division de terrain, la division physique : s’assurer de l’accès

La première chose à  faire dans le cadre du détachement d’un terrain est d’en définir son accès. Comment l’accès à la future maison sera-t-il assuré ? Où passeront les réseaux de cette future maison ? Où passent les réseaux du bien restant appartenir au propriétaire ?

Si l’accès au terrain doit être effectué via un chemin situé sur la partie restant appartenir au propriétaire, ou inversement, il faudra en définir les modalités dans un acte contenant constitution de servitude. Il en est de même si les réseaux de la future construction seront situés sur la parcelle restant appartenir au propriétaire, ou bien s’il est traversé par des réseaux et canalisations desservant la propriété conservée.

Ces servitudes seront le plus souvent constituées dans l’acte de vente dudit terrain, qui sera reçu par un Notaire. Les modalités d’exercice de ces servitudes y seront alors déterminées avec précision.

Toutes ces questions sont essentielles pour définir précisément les modalités de l’opération de division et présenter le projet avec clarté à vos futurs voisins!

2 – Division de terrain, la division cadastrale : l’intervention du géomètre

Diviser un terrain implique l’intervention d’un géomètre-expert dont la mission sera en premier lieu d’établir des plans matérialisant la division projetée (vous en aurez besoin pour déposer la demande d’autorisation d’urbanisme détaillée ci-dessous) faisant notamment figurer l’emplacement du chemin d’accès, des futurs réseaux et des réseaux existants.

De plus, le géomètre dressera un document d’arpentage, destiné à être publié au service du cadastre, afin de conférer de nouveaux numéros cadastraux à la fois à la parcelle détachée et à la parcelle restant appartenir au propriétaire.

Enfin, le géomètre réalisera le bornage fixant définitivement les limites et la superficie réelle du lot à détacher.

https://vimeo.com/342198089

3 – Division de terrain, la division administrative : l’autorisation d’urbanisme

Enfin, la division d’un terrain doit être obligatoirement précédée de l’obtention d’une autorisation d’urbanisme : un arrêté de non opposition à déclaration préalable de division ou un permis d’aménager.

Ce dernier est nécessaire pour les divisions créant plusieurs lots à bâtir lorsqu’ils prévoient la réalisation de voies ou d’espaces communs ou lorsqu’ils sont situés dans un site classé ou dans un secteur sauvegardé. La déclaration préalable s’applique dans les autres cas.

Cette demande d’autorisation doit être déposée à la Mairie, accompagnée d’un dossier comportant notamment les plans dressés par le géomètre.

Une fois le délai d’instruction de la Mairie écoulé (un mois dans le cadre de la déclaration préalable et trois mois dans le cadre du permis d’aménager), si l’autorisation de division est accordée par la Mairie, elle doit faire l’objet d’un affichage sur le terrain, et ce pendant une durée de deux mois minimum, afin de purger le délai de recours des tiers (voisins par exemple). Afin de s’assurer de l’absence de contestation de cet affichage, le mieux est de le faire constater par un huissier de justice.

taxes de la division de terrain

Patricia ARBET, notaire

EnregistrerEnregistrer

Les 3 taxes à connaître pour une division de terrain

Les 3 taxes pour une division de terrain

Depuis quelques années et l’évolution des plans d’occupation des sols vers les plans locaux d’urbanisme la surface nécessaire à la construction se trouve réduite, de sorte que de nombreux propriétaires peuvent aujourd’hui diviser le terrain d’assiette de leur résidence pour vendre une parcelle détachée en tant que terrain à bâtir.

Il est alors indispensable de suivre une procédure particulière pour diviser ce terrain (procédure de déclaration préalable) et il est possible que la cession du terrain génère différentes taxes : la plus-value immobilière, une taxe communale et une taxe nationale. Ces différentes taxes ne sont pas d’application automatique mais elles peuvent se cumuler entre elles.

La plus-value immobilière 

Partant du principe que seul le terrain est vendu, une telle opération ne peut bénéficier du régime d’exonération pour cession de la résidence principale car si au départ la parcelle supportait la résidence principale, seule une partie du terrain est vendue. Il faudra donc s’interroger sur l’assujettissement à la plus-value immobilière. Si le vendeur possède le terrain depuis moins de 30 ans, cette taxe sera due.

Cet impôt se compose de deux taxes, la plus-value en tant que telle qui se calcule en faisant la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition majoré des frais d’acquisition (évalué forfaitairement à 7,5% du prix d’acquisition ou du coût réel), et des frais réels que la division a pu engendrer. Ce différentiel permet de déterminer la plus-value brute à laquelle sera appliqué un taux de réduction par année de détention pour obtenir la plus-value nette (au-delà de 22 ans le taux de réduction est de 100%). Une fois la plus-value nette obtenue, il lui est appliqué un taux d’imposition de 19%.

Pour les prélèvements sociaux la détermination de la plus-value nette mais le taux de réduction pour année de détention est moins avantageux et il faut atteindre 30 ans pour bénéficier d’une réduction de 100%. Le taux de l’impôt est quant à lui de 17,2%.

Il est à noter que si la plus-value nette est de plus de 50.000 € une surtaxe est appliquée.

La taxe communale

Les communes peuvent sur délibération instaurer une taxe sur la première cession des terrains rendus constructible du fait de leur classement par un document d’urbanisme (PLU, POS…) en zone constructible depuis moins de 18 ans. La taxe ne s’applique pas si le prix de cession est inférieur au prix d’acquisition majoré de de 200%. La taxe est égale à 10 % de la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition actualisé en fonction de l’indice des prix à la consommation. Sans ces éléments la taxe est 10% des 2/3 du prix.

La taxe nationale

Cette taxe s’applique sur la cession des terrains nus devenus constructibles depuis le 13 janvier 2010, dès lors que le rapport entre le prix de cession et le prix d’acquisition est supérieur à 10. L’assiette de la taxe est constituée par la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition actualisé de la même manière que la taxe communale. Elle bénéficie d’un abattement de un dixième par année écoulée à compter de la 8ème année suivant la date à laquelle le terrain est devenu constructible. Son taux est de 5 % si le rapport entre prix de cession et prix d’acquisition est compris entre 10 et 30, puis de 10 % au-delà.

Ainsi une cession de terrain peut générer des taxes à taux proche de 50%, il sera donc indispensable avant toute opération de rencontrer votre notaire afin de les calculer pour connaître le solde net du prix de vente.

Nicolas BLANCHON, notaire

 

Les autorisations de travaux pour les constructions nouvelles et les constructions existantes

les autorisations de travaux à demander selon le type de travaux à réaliser

En termes de formalités et d’autorisation, on peut distinguer 3 catégories d’opérations : les opérations qui ne nécessitent aucune formalité, les opérations qui exigent seulement une déclaration préalable et les opérations subordonnées à l’obtention d’un permis de construire.

Toutefois, le champ d’application s’apprécie différemment s’il s’agit d’une construction neuve ou seulement de travaux.

Pour les constructions nouvelles

La notion de construction renvoie à celle de bâtiment, mais il s’agit aussi de tout ouvrage relevant de l’activité créatrice (four de boulangerie, excavation dans un rocher pour réaliser un garage, ouvrage pré-fabriqué sur parpaing, abri de jardin…)

Constructions nouvelles dispensées de toute formalité en dehors des secteurs sauvegardés et sites classés

  • toutes constructions d’une surface plancher de moins de 2 m2 et de moins de 12 m de haut,
  • habitations légères sur terrains de camping de moins de 35 m2 de shon (surface hors œuvre nette)
  • éoliennes de moins de 12 m,
  • piscines dont la taille du bassin est inférieure ou égale à 10m2,
  • châssis de serres de moins de 1,80 m de haut,
  • clôtures et murs de moins de 2 m,
  • mobilier urbain
  • constructions funéraires dans un cimetière.

De même, sont dispensés de formalités les murs de soutènement et les infrastructures terrestres maritimes ou fluviales, type voie, pont, infrastructure portuaires ou aéroportuaires ainsi que celles qui sont couvertes par le secret défense.

Constructions nouvelles soumises à déclaration préalable (en dehors des secteurs sauvegardés)

  • constructions d’une surface plancher comprise entre 2 et 20 m²,
  • habitations légères de loisirs de plus de 35 m²,
  • constructions autres qu’éoliennes de plus de 12 m de haut et de moins de 2 m² de shon,
  • lignes de distribution d’électricité inférieures à 63 k volts,
  • murs de plus de 2 m de haut,
  • piscines dont le bassin est inférieur ou égal à 100 m² et dont l’éventuelle couverture à une hauteur de moins de 1,8 m,
  • châssis de serres dont la hauteur est comprise entre 1,8 m et 4 m et de moins de 2000 m².

Dans les secteurs sauvegardés, les ouvrages d’infrastructures terrestres, maritimes et fluviales sont soumis à déclaration préalable ainsi que les constructions inférieures ou égales à 20 m², mur et clôture. Dans tous les autres cas de figure une demande de permis de construire doit être faite au préalable.

Pour les constructions existantes

A l’inverse des constructions nouvelles le principe est la liberté à l’exception de ceux exigeant un permis de construire ou déclaration préalable.

Travaux soumis à Permis de Construire

  • Toute création de shob (surface hors œuvre brute) supérieure à 20 m²,
  • Travaux ayant pour effet de modifier les structures porteuses ou la façade lorsque ces
  • travaux s’accompagnent d’un changement de destination,
  • Travaux ayant pour effet de modifier le volume des bâtiments et de percer ou d’agrandir une ouverture sur mur extérieur,
  • Travaux sur immeuble inscrit au fichier des monuments historiques à l’exception des travaux d’entretien et de réparations ordinaires.

Travaux soumis à déclaration préalable

  • Travaux de ravalement ou modifiant l’aspect extérieur du bâtiment,
  • Travaux modifiant ou supprimant un élément du bâtiment présentant un intérêt patrimonial ou paysager,
  • Travaux créant un shob de plus de 2 m² et moins de 20 m²
  • Les simples changements de destinations définies à l’article R 123-9 du Code d’urbanisme (habitation, hébergement hôtelier, bureaux, commerce, artisanat, industrie, exploitation agricole ou forestière, fonction d’entrepôt, service public ou d’intérêt collectif).

Pour les constructions temporaires, lorsqu’elles sont implantées pour moins de 3 mois, il y a dispense de formalités. Toutefois, il existe des délais différents si l’on est dans un site classé, un secteur sauvegardé (15 jours) ou si la construction est utilisée pour un relogement d’urgence (1 an) ou lié à une manifestation culturelle, commerciale, touristique ou sportive (durée de la manifestation ou du chantier dans la limite d’un an).

Philippe JACQUET, notaire