Vous souhaitez créer un puits ou exploiter une source sur votre propriété. Avant de vous lancer, nous vous informons sur les règles à suivre.
Je veux forer un puits dans ma propriété, quelles sont les formalités ?
Depuis le 1er janvier 2009, tout particulier souhaitant réaliser un puits ou un forage à des fins d’usage domestique doit le déclarer en mairie au plus tard un mois avant le début des travaux. Cette déclaration précise comprendra plusieurs indications, dont les principales caractéristiques de l’ouvrage et les usages auxquels l’eau prélevée est destinée. Dans le mois suivant l’achèvement des travaux, une seconde déclaration doit être faite et préciser la date de l’achèvement. Lorsque l’eau est destinée à la consommation humaine, il devra être fourni une analyse de sa qualité par un laboratoire agréé.
Il y a un puits sur le terrain que j’achète
Tous forages ou puits réalisés avant le 31 décembre 2008 devaient être déclarés avant le 31 décembre 2009. Il est important de signaler l’existence de ce puits à votre notaire lors de la préparation du dossier d’acquisition, car il s’assurera auprès du vendeur que celui-ci l’a bien déclaré en mairie, et à défaut lui demandera de régulariser la situation avant la signature de l’acte de vente. La déclaration vise à faire prendre conscience aux particuliers l’importance de l’impact de ces ouvrages sur la qualité et la quantité des eaux des nappes phréatiques. En effet, l’eau est un bien commun à protéger. Or, une mauvaise réalisation ou exploitation pourrait polluer la nappe phréatique. Cela répond à une préoccupation environnementale et à un enjeu de santé publique. Les services de distribution d’eau potable ont la possibilité de contrôler l’ouvrage de prélèvements et les réseaux intérieurs de distribution d’eau, aux frais du propriétaire.
Quelles utilisations pour ce puits ou cette source ?
Les prélèvements d’eau d’un puits ou d’une source sont réalisés à des fins domestiques, c’est-à-dire « destinés exclusivement à la satisfaction des besoins des personnes physiques propriétaires ou locataires des installations et de ceux résidant habituellement sous leur toit, dans les limites des quantités d’eau nécessaires à l’alimentation humaine, aux soins d’hygiène, au lavage et aux productions végétale ou animales réservées à la consommation familiale de ces personnes » (article 214-5 du code de l’environnement).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, si l’eau de votre terrain est saine et non polluée, vous pouvez l’utiliser en alimentation autonome. Il n’y a aucune obligation de raccordement au réseau de distribution d’eau potable. Vous devrez cependant faire réaliser des analyses régulières pour vérifier que cette eau est potable. Si vous proposez cette maison à la location, sachez que vous devez garantir à vos locataires en permanence la potabilité de l’eau au moyen d’analyses à réaliser à vos frais, votre responsabilité civile ou pénale pourrait être engagée en cas d’accident. Il est important également de souligner que l’absence d’eau potable (si vous n’êtes pas par ailleurs raccordé au réseau public) pourrait entrainer une interdiction d’habiter prononcée par le préfet, à la demande du maire.
Puits ou source, cela mérite les explications approfondies de votre notaire !
Cécile SEIGNOVERT, notaire.