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Mariage avec ou sans contrat ?

mariage sans contrat

 

Je veux me marier sans contrat. Quelles sont les conséquences d’un mariage sans contrat ?

Si vous vous mariez sans faire de contrat de mariage au préalable, vous êtes soumis au régime légal, c’est-à-dire le régime de la communauté réduite aux acquêts. C’est le régime par défaut quand vous n’avez pas de contrat de mariage. 

Cela signifie que tout ce que vous allez acquérir pendant le mariage (les acquêts) va être commun, c’est-à-dire propriété des deux époux, moitié chacun.

Les conséquences sont nombreuses : aucun des deux époux ne peut notamment vendre un bien immobilier sans l’accord de l’autre. Tout ce qui va être acquis sera systématiquement 50/50 entre les deux époux, sauf à ce que vous apportiez la preuve contraire, avec par exemple un apport d’argent personnel d’origine familiale à l’occasion d’une acquisition.

Se marier avec un contrat de mariage

 

Contrat de mariage : mode d'emploi

 

contrat de mariage

Couples mariés, vous pouvez aménager votre régime matrimonial !

régime matrimonial

Il est toujours possible pour vous d’aménager votre régime matrimonial, que vous ayez établi ou non un contrat de mariage. Un aménagement peut se révéler opportun pour la protection de votre conjoint ou pour une  optimisation fiscale lors de votre décès.

Régime matrimonial, faites le point !

Pour savoir si vous avez besoin d’aménager votre régime matrimonial, direction chez le notaire ! En effet, ce dernier listera vos besoins, vos objectifs, en fonction de votre situation familiale, professionnelle… Il vous conseillera sur les aménagements qui pourront convenir au couple. Le notaire pourra aussi vous proposer un changement de régime matrimonial. Il s’agit très souvent de « sur mesure » !

Quels aménagements peut-on apporter ?

Rester seul propriétaire du logement commun : clause de préciput

Vous pouvez prévoir une clause dite « de préciput » sur un ou plusieurs biens communs. Elle permet au conjoint survivant de rester seul propriétaire du logement commun, du mobilier meublant commun ou encore de certaines liquidités communes au décès de son époux. Sans cette clause, il n’en possède que la moitié. L’autre moitié tombe dans la succession de l’époux prédécédé, qu’il devra alors, dans certains cas, partager avec les enfants. Cet avantage matrimonial crée un véritable enrichissement au conjoint survivant. En présence d’enfants non communs, cela pourra être contesté par une action spéciale ouverte à ces derniers (action en retranchement).

Apporter un bien propre à la communauté

Il peut s’agir également d’un apport de biens propres à la communauté. Si l’un des époux a hérité ou possédait un patrimoine conséquent avant de se marier, il est aussi possible de rééquilibrer le patrimoine de chacun en apportant des biens propres à la communauté. L’autre en devient ainsi propriétaire de la moitié.

On décide ensemble

Les époux décident ensemble d’aménager leur régime matrimonial. Mais il existe toutefois une procédure stricte.

Quelle est la procédure à suivre ?

Une fois votre acte d’aménagement de régime matrimonial régularisé devant votre notaire, ce dernier le notifiera par lettre recommandée avec accusé de réception à chacun de vos enfants majeurs (en cas d’enfants mineurs, la procédure est simplifiée : depuis le 23 mars 2019, l’homologation devant le juge n’est plus systématique). Ensuite le notaire le publiera dans un journal d’annonces légales pour informer les éventuels créanciers. Enfants et créanciers ont alors trois mois pour s’opposer à votre projet. Sans opposition de leur part, l’aménagement prend effet et est mentionné à l’état civil. S’ils s’y opposent, c’est le juge qui homologuera ou pas votre aménagement.

En savoir plus : comment changer de régime matrimonial 

En savoir plus : pourquoi changer de régime matrimonial 

En savoir plus sur les contrats de mariage

Elodie PHILIP, notaire

Solidarité familiale : obligation alimentaire des enfants envers les parents

Obligation alimentaire : quand les enfants doivent payer pour leurs parents

La solidarité familiale n’est pas à sens unique : si les parents ont l’obligation de contribuer à l’entretien et l’éducation de leurs enfants, ces derniers peuvent être amenés à prendre en charge leurs parents ou grands-parents dans le besoin. C’est l’obligation alimentaire.

L’obligation alimentaire

Cette obligation est dite alimentaire, c’est-à-dire qu’elle a pour seul objet d’assurer aux ascendants le strict minimum : logement, nourriture, vêtements, soins médicaux, dépenses courantes telles que l’eau, l’électricité etc…

Notez que cette obligation pèse sur les gendres et belles-filles à l’égard de leurs beaux-parents, mais seulement tant que dure le mariage.

Droit à pension alimentaire

Si cette obligation alimentaire s’exécute le plus souvent de manière spontanée, il peut arriver que le parent nécessiteux soit contraint de saisir la justice pour faire valoir ses droits. Et même si le parent a fait preuve de négligence à l’égard de ses enfants, il est admis à leur réclamer une aide alimentaire. Seule l’indignité manifeste (abandon par exemple) le prive de ce droit.

Bon à savoir – Le montant de la pension alimentaire étant fixé par le juge en fonction des ressources de chaque enfant, les tribunaux ne peuvent pas condamner l’ensemble de la fratrie à payer. Le montant de la pension doit obligatoirement être individualisé.

En savoir plus sur l’obligation alimentaire

Prêt immobilier, dépenses courantes et séparation

Je rembourse le prêt et tu paies les courses : on est quitte ?

L’amour rend aveugle ! Mais heureusement, votre notaire est là pour vous éclairer ! Imaginez un jeune couple qui contracte un emprunt pour acheter son premier appartement, à concurrence de moitié chacun. Mais au final, l’un des membres du couple gagnant moins bien sa vie que l’autre, nos tourtereaux s’accordent pour que le plus modeste des deux ne paie que le prêt, l’autre assumant toutes les autres dépenses (nourriture, habillement, loisirs etc…).

Conséquences lors de la séparation

Lors de la séparation, il est évident que les rapports financiers au sein du couple se tendent. Et celui qui a payé seul le prêt du logement de la famille en demande le remboursement à l’autre, au motif qu’ils avaient acquis le bien moitié chacun et que l’autre devait donc régler sa quote-part de crédit !

Sachez que la loi est muette dans ce genre de situation et qu’en cas de conflit, il faut s’adresser au tribunal.

Dans notre exemple, les juges ont tranché. Il n‘y a pas droit au remboursement, car la prise en charge par un seul du prêt constitue une contribution aux dépenses de la vie courante. Ouf !

Faire une convention d’indivision

En résumé, pour éviter ce genre de conflits, mieux vaut prévoir une convention d’indivision dans un acte notarié.

Aurélie BOUVIER, notaire

A lire : Separation de concubin : que devient le bien acheté ensemble 

 

Comment sortir de l’indivision ?

L’indivision est la situation juridique dans laquelle plusieurs personnes sont, ensemble,
propriétaires de mêmes biens. En indivision, toutes les décisions importantes se prennent à l’unanimité. La vente d’un bien indivis ne peut pas être décidée par plusieurs indivisaires, même majoritaires. Tous les indivisaires sont donc condamnés à s’entendre. Il existe toutefois un principe dans le Code civil qui prévoit que nul n’est tenu de rester dans l’indivision. Quelles sont donc les issues prévues pour en sortir ? Eléments de réponse.

L’action en partage : comment cela fonctionne-t-il ?

Comme conséquence directe du principe rappelé ci-dessus, tout indivisaire peut exiger qu’un partage ait lieu. Il faudra pour cela pouvoir justifier qu’il a engagé auparavant diverses démarches pour tenter de parvenir à une solution amiable, mais que celles-ci n’ont pas abouti.

Le Tribunal va alors nommer un expert qui, pour mettre en oeuvre les opérations de partage, tentera de constituer des lots, lesquels feront ensuite l’objet d’un tirage au sort.

S’il s’avère que la constitution de tels lots n’est pas possible, cette action judiciaire débouchera alors sur une mise en vente aux enchères des biens immobiliers.

Autre solution : la décision de vendre à la majorité des deux tiers

Plusieurs indivisaires, qui représentent au moins les deux tiers de l’indivision, peuvent expliquer dans un acte notarié leur intention de vendre le bien. Cet acte sera ensuite notifié par huissier aux autres membres de l’indivision, qui ont alors un délai de trois mois pour s’opposer à la vente ou garder le silence.

Pour constater cette situation, le notaire établira un acte, qui permettra aux indivisaires demandeurs de saisir le Tribunal pour une mise en vente aux enchères.

Attention toutefois, cette solution est strictement et précisément limitée au régime de l’indivision et ne peut être appliquée dans le cas d’un bien détenu en démembrement de propriété, c’est-à-dire par un usufruitier d’un côté et des nus-propriétaires de l’autre.

Dernière hypothèse : la vente par un indivisaire seul en cas de mise en péril de l’intérêt commun

Certains indivisaires pourront être autorisés en justice à vendre le bien sans le consentement des autres. Mais attention, il faut impérativement qu’il y ait pour cela mise en péril de l’intérêt commun et que les indivisaires ne soient plus en mesure de payer les impôts et charges liés au bien ou que celui-ci nécessite des travaux urgents.

Philippe CASTETS, notaire

La protection du conjoint survivant par l’aménagement du régime matrimonial

Jusqu’au 30 novembre 2020, gagnez votre enceinte connectée HOMEPOD !

En avant la musique ! Pour écouter en boucle vos chansons d’amour, gagnez votre enceinte connectée, HomePod, avec les notaires Drôme Isère Hautes-Alpes.

Cadeau de mariage, offrez-vous un contrat !

Vous êtes mariés et vous souhaitez vous protéger en cas de décès de l’un d’entre vous. La rédaction d’un testament ou la signature d’une donation au dernier des vivants ne sont pas les seules solutions juridiques qui permettent d’assurer une protection au survivant. Que ce soit par un contrat de mariage établi avant ou après l’union, il est possible de gratifier le conjoint survivant par l’adoption d’un régime matrimonial sur mesure.

1) Choisir de ne rien faire

Dans le régime légal de la communauté réduite aux acquêts, (régime matrimonial par défaut, sans contrat de mariage) tous les biens achetés et les revenus perçus pendant le mariage sont communs aux époux. En revanche, les biens possédés avant le mariage et ceux recueillis par donation ou succession en cours d’union sont propres à chacun des époux. En cas de décès, la communauté est répartie par moitié entre le conjoint survivant et la succession de la personne décédée. En fonction de la composition familiale, le conjoint aura le choix entre opter pour l’usufruit (droit d’occuper ou de louer les biens immobiliers.) des biens dépendant de la succession ou le quart en propriété desdits biens (si les enfants sont issus des deux époux). Si le défunt avait un enfant d’une précédente union, le conjoint n’aura droit qu’au quart des biens de la succession.

2) Choisir une protection sur mesure

L’adoption d’un contrat de mariage ou la modification du régime matrimonial présente plusieurs avantages. Cela permet de déterminer les règles de propriété et les pouvoirs que les époux auront sur leur patrimoine commun ou personnel : quels sont les biens qui seront communs aux époux ou personnels à chacun d’eux et les droits de chacun sur ces biens.

Choisir de tout partager

Le contrat peut prévoir que tous les biens sont communs aux époux quelle que soit leur origine et leur date d’entrée dans le patrimoine des époux (biens possédés avant le mariage, biens reçus par donation ou héritage ainsi que les biens acquis pendant le mariage). Ce régime dit de communauté universelle est l’un des plus connu avec celui de la séparation des biens. Le contrat de communauté universelle comprend également souvent une clause dite d’attribution intégrale au survivant. Au décès de l’un des époux, l’autre devient propriétaire de tous les biens des époux hors succession. L’inconvénient de cette clause réside dans le fait que le conjoint recueille automatique- ment tous les biens communs. Pour pallier cette difficulté, il est possible de prévoir que le survivant pourra prélever, à son choix exclusif, telle ou telle catégorie de biens (résidence principale, résidence secondaire, argent et placements, véhicule etc.). C’est une clause dite de préciput. Elle laisse le choix au conjoint de prendre ce qu’il souhaite.

Choisir de séparer les patrimoines

Si la volonté des époux est de se protéger des créanciers professionnels de l’un d’eux, par exemple en cas d’exercice d’une profession à risques (commerçant, entrepreneur…), ils auront intérêt à adopter un régime de séparation des biens. Car en cas de difficultés financières de l’un, le patrimoine de l’autre ne pourra pas être saisi par les créanciers. Dans ce régime, il est tout de même possible de protéger le survivant en créant une mini-communauté appelée société d’acquêts qui comprend le plus souvent la résidence principale des époux. La résidence sera commune aux époux même si un seul d’entre eux en a assuré le paiement et le survivant pourra être attributaire du bien hors succession comme en communauté universelle.

Choisir de partager les richesses

Enfin, dans le régime de la participation aux acquêts, celui des époux qui s’est le plus enrichi pendant le mariage devra verser à la succession de son conjoint une compensation. Ce régime fonctionne comme une séparation en cours de mariage mais a l’avantage de se partager en valeur comme une communauté au moment de sa dissolution par décès ou divorce.

3) Modifier dans les règles le régime matrimonial

La modification du régime matrimonial présente toutefois des inconvénients. Contrairement à un testament ou une donation au dernier des vivants, le contrat de mariage ne peut pas être annulé par un seul des époux. Sa modification nécessite l’accord des deux conjoints. Si la modification est faite en cours de mariage, la procédure de changement de régime matrimonial devra être respectée : notification aux enfants majeurs et aux créanciers du changement de régime et possibilité pour ces derniers de s’y opposer. En cas d’opposition, le juge devra valider ou invalider la modification du contrat. Enfin, si les enfants communs aux époux n’ont aucun moyen de réclamer leur part au décès du premier parent, les enfants non communs pourront demander une indemnisation au survivant en argent.

Le Code civil offrant une grande liberté aux époux, leur permettant de faire un contrat sur-mesure adapté à chaque couple. Votre notaire saura vous conseiller au mieux.

Caroline IMPERATRICE, notaire

Comment faire une procuration quand on vit à l’étranger ?

Votre enfant vit à l’étranger. Il peut signer un acte en France avec une procuration…mais après quelques formalités, plutôt complexes.

Noël approche et vous projetez de faire une donation à vos enfants. Problème : votre cadet s’est entiché d’une jeune écossaise au cours de ses études et il n’envisage pas de rentrer « pour si peu ».
Si vous voulez que votre projet familial aboutisse, il faudra convaincre Junior de faire établir, dans le pays où il se trouve, une procuration, dont la forme devra correspondre aux exigences de notre loi nationale.

Et c’est souvent là que le bât blesse, car tous les pays ne fonctionnent pas comme en France.

Depuis le 1er janvier 2019, tel que prévu par l’arrêté du 28 septembre 2018 portant abrogation de celui du 18 décembre 2017 et par l’arrêté du 17 décembre 2018, seuls les consulats de Dakar et d’Abidjan exercent encore des fonctions notariales et sont donc en mesure de recevoir des procurations authentiques.

Dans les autres pays, il convient de s’adresser aux notaires de droit civil, nommés par l’Etat, lorsqu’ils existent.

Votre rejeton devra alors s’adresser à un juriste local, après avoir fait préalablement traduire le modèle de procuration établi par le notaire français. Et ce n’est pas fini ! Dans certains cas, il faudra faire légaliser ou apostiller la procuration établie à l’étranger, pour qu’elle produise ses effets en France.

Notre conseil : Mieux vaut anticiper ce genre de situation car les délais peuvent être longs !

En savoir plus sur la procuration

L’entraide et la solidarité familiale : c’est obligatoire !

La solidarité familiale à travers l’obligation alimentaire.

Il est de plus en plus fréquent aujourd’hui que des parents logent un enfant bien après sa majorité. Le principe de l’obligation alimentaire consacre la solidarité familiale, l’obligation d’aider les membres de sa famille qui sont dans le besoin. Il s’agit d’une aide matérielle qui est due à un membre de sa famille proche qui n’est pas en mesure d’assurer sa subsistance.

Qu’est-ce que l’obligation alimentaire ?

Lorsqu’un enfant poursuit des études ou qu’il se trouve dans le besoin, ses parents peuvent continuer à l’héberger, voire mettre gratuitement à sa disposition un logement. Cela ne constitue que l’exécution d’une obligation légale, appelée obligation alimentaire. Cette obligation n’est pas seulement due par les parents. En effet, lorsqu’une personne ne peut subvenir par elle-même aux besoins les plus élémentaires de son existence, la loi met à la charge de certains de ses proches l’obligation de lui verser une pension alimentaire. L’exécution de cette obligation alimentaire peut prendre la forme d’un versement d’espèces. Mais elle peut également s’exécuter en nature (logement, nourriture, entretien etc…).

Qui sont les débiteurs de l’obligation alimentaire ?

Il existe plusieurs débiteurs de l’obligation alimentaire.

  • Les parents et les enfants. Cette obligation est réciproque, c’est-à-dire qu’elle est due tant par les parents aux enfants (même après la majorité de ces derniers), que par les enfants aux parents (articles 205 et 207 du Code civil).
  • Les gendres et belles-filles envers leur beau-père et belle-mère (article 206 du Code civil).   Elle cesse notamment en cas de divorce.
  • La succession de l’époux prédécédé envers le conjoint successible dans le besoin (article 767 du Code civil).
  • Le conjoint survivant envers les ascendants ordinaires du défunt (grands-parents ou arrières grands-parents), lorsque le défunt marié ne laisse ni descendants ni ascendants privilégiés, c’est-à-dire ses parents ou l’un d’eux (article 758 du Code civil).

Quelles sont les conditions de mise en oeuvre ?

Dans la plupart des cas, cette obligation s’exécute de manière naturelle, sans que son créancier n’ait à en demander l’exécution. Mais lorsque le débiteur de l’obligation est défaillant (ou lorsque les parents souhaiteraient par exemple voir leur enfant quitter le nid familial, comme dans le film d’Etienne Chatiliez, «Tanguy»), le créancier peut en demander l’exécution en justice. C’est alors au débiteur de démontrer son état de besoin et le juge détermine le montant et les modalités de paiement.

Aides publiques et obligation alimentaire

Il faut noter que les aides publiques présentent en principe un caractère subsidiaire par rapport à l’obligation alimentaire légale. Cela signifie que l’aide publique n’est allouée que
si la famille ne peut le faire. C’est notamment, mais pas seulement, ce qui explique que les tribunaux ont tendance à être de plus en plus saisis de demandes de versement de pension alimentaire.

Jérome QUENARD, notaire

Le changement de régime matrimonial en 7 points

Changer de régime matrimonial, la bonne recette

Le régime matrimonial que vous avez initialement choisi lors
de votre mariage et qui était, alors, adapté peut ne plus l’être, aujourd’hui. La situation familiale et professionnelle des époux évoluant sans cesse tout au long de leur vie, leur régime matrimonial pourra nécessiter des adaptations ou modifications. Par chance, votre régime matrimonial n’est pas immuable. Il est possible, à n’importe quel moment, dans l’intérêt de la famille d’en changer ou de l’adapter afin de cadrer au mieux avec vos nouveaux impératifs de vie. On parle de changement de régime matrimonial dès lors que les époux adoptent un nouveau régime ou qu’ils en modifient certaines clauses.

1) Quand envisage-t-on de modifier son régime matrimonial ?


Le changement de régime peut s’envisager dès lors que vous estimez qu’il n’est plus suffisamment protecteur de vos intérêts, à la suite par exemple, de changements dans votre vie personnelle ou professionnelle. Cela pourra être le cas, si l’un des époux souhaite quitter son emploi salarié pour se mettre à son compte et ouvrir un commerce. Dans un souci de protection du conjoint contre les créanciers professionnels, modifier son régime matrimonial communautaire pour adopter un régime de séparation de biens pourra être préconisé. Il est important de consulter votre notaire qui pourra vous guider quant à l’opportunité ou non de modifier votre régime matrimonial.

2) Comment faire pour changer de régime matrimonial ?

Depuis 2006, la procédure de changement de régime a été simplifiée et le recours au juge, au travers d’une procédure d’homologation, n’est plus automatique. L’homologation du changement de régime par le juge restera, toutefois, obligatoire en cas d’opposition des enfants majeurs ou des créanciers. (Dans les situations où le notaire identifie un risque pour les intérêts patrimoniaux d’un mineur, le notaire pourra saisir le juge des tutelles des mineurs sur le fondement de l’article 387-3 du code civil afin que celui-ci décide, le cas échéant, d’instaurer un contrôle renforcé et de soumettre le changement de régime matrimonial à son autorisation)

3) Quelles conditions ?

Le changement de régime est possible à deux conditions : les époux doivent être tous deux d’accord pour modifier leur régime, le changement de régime doit être conforme à l’intérêt de la famille. Un changement de régime matrimonial nécessite, à l’instar du contrat de mariage originaire, de prendre l’attache de votre notaire qui établira l’acte de changement de régime. Votre notaire se chargera de procéder à la liquidation de votre régime initial si celle-ci s’avère nécessaire. La liquidation sera, par exemple, nécessaire si vous souhaitez passer d’un régime communautaire à un régime séparatiste. A l’inverse, elle ne s’avèrera pas forcément nécessaire si vous envisagez de passer d’une communauté légale à une communauté universelle.

4) Quel formalisme ?

La convention notariée est assujettie à publicité foncière lorsqu’elle entraîne une modification des propriétaires du bien immobilier. Ce sera par exemple le cas, quand un des époux, disposant d’un bien qu’il a reçu par succession et qui lui appartient en propre, souhaite le faire tomber dans la communauté qu’il crée avec son conjoint, afin qu’ils en soient tous deux propriétaires.

5) Une faculté d’opposition ?

Le législateur a mis en place des mesures d’information et de publicité qui permettent aux personnes intéressées par le changement de faire opposition dans le délai de trois mois. Dès lors qu’il y a opposition, l’homologation sera nécessaire. Les parties au contrat de mariage initial et les enfants majeurs des époux sont informés individuellement par lettre recommandée avec demande d’avis de réception et les créanciers sont informés par la publication d’un avis dans un journal d’annonces légales dans l’arrondissement ou le département du domicile des époux de la modification projetée. Chacun d’eux peut s’opposer à la modification dans les trois mois qui suivent la publication ou la réception du recommandé.

En cas d’opposition, les époux ont le choix de renoncer à leur projet ou de recourir à l’homologation.

6) Prise d’effet

Entre les époux, la nouvelle convention prendra effet à la date de l’acte notarié ou du jugement d’homologation. À l’égard des tiers, la nouvelle convention prendra effet 3 mois après la date de mention portée en marge de l’acte de mariage.

7) Combien ça coûte ?

Le coût d’un changement de régime est très variable selon le contenu de l’acte notarié. Dans les cas les plus simples où il n’y a aucune déclaration de valeur de bien ni aucune liquidation de régime, le coût est de l’ordre de 800 € environ tout compris (émoluments de l’Etude, taxes, formalités de publication).

En revanche, si le changement de régime comporte une déclaration de valeur de biens, une liquidation, ou entraine le transfert de propriété du patrimoine d’un époux à la nouvelle communauté, le coût est bien plus élevé. D’ailleurs, dans ce dernier cas, depuis le 1er janvier 2020, il existe une nouvelle taxe de 0,715% perçue sur la valeur des biens qui changent de propriétaire à l’occasion d’une modification de régime matrimonial.

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre notaire qui saura vous conseiller au mieux.

Emilie BENHAMOU, notaire

En savoir plus : pourquoi changer de régime matrimonial 

En savoir plus : couples mariés, pourquoi et comment adapter votre régime matrimonial 

L’habilitation familiale, l’alternative à la tutelle

Habilitation familiale : l’alternative à la tutelle

Lorsqu’un parent avance en âge, les actes du quotidien deviennent de plus en plus difficiles à gérer dans leur totalité. Il s’avère alors nécessaire de lui apporter un soutien. La tutelle peut venir par s’imposer naturellement afin de le protéger. Mais, depuis 2016, il existe une alternative à la tutelle et la curatelle, à savoir l’habilitation familiale. Mais concrètement, qu’est-ce que cela change ?

Qu’est-ce que l’habilitation familiale ?

L’habilitation familiale a été créée pour représenter un proche dès que celui-ci « n’est plus en capacité d’exercer ses propres volontés », du fait de la dégradation de ses facultés mentales ou corporelles. L’habilitation peut être générale ou spéciale. Si elle est générale Elle porte sur tous les actes patrimoniaux ou personnels. Elle a alors une durée qui ne peut en principe excéder 10 ans et est publiée en marge de l’acte de naissance de la personne.

Le représentant peut accomplir tous les actes au nom du majeur à l’exception des actes de disposition à titre gratuit. Une réserve : en ce qui concerne le logement de l’intéressé, la vente requiert encore l’accord du juge.

Ici la personne protégée perd sa capacité à agir. Elle conserve toutefois le droit d’accomplir certains actes (se marier, se pacser, divorcer ou voter)

Contrairement à la personne sous tutelle, il n’y a pas d’interdiction formelle de tester mais le risque serait grand de voir le testament remis en cause pour insanité d’esprit.

Si elle est spéciale Elle est donnée pour accomplir un ou plusieurs actes déterminés. Le majeur protégé perd donc les pouvoirs de réaliser ces actes lui-même.

A qui s’adresse l’habilitation familiale ?

Une large place à la famille de la personne vulnérable est donnée dans la mise en place de cette mesure. Le juge des tutelles peut ordonner l’habilitation familiale au pro t d’un proche, descendant, ascendant, frère ou sœur, époux, partenaire de pacs ou concubin.

Cette mesure nécessite donc un consensus familial avec une bonne entente et une confiance familiale entière vis-à-vis de la personne habilitée. Tous les membres de la famille doivent, à l’unanimité, être d’accord pour le choix, tant du principe de l’habilitation que de la personne habilitée, ou ne pas s’y opposer. Le juge doit auditionner la personne à protéger.

Une mesure de protection des personnes vulnérables plus simple : absence de contrôle judiciaire

L’habilitation familiale est plus simple que la tutelle ou la curatelle dans la mesure où le juge n’intervient plus après avoir désigné la personne habilitée. L’objectif est de faciliter la protection d’un proche, dès que celui-ci se trouve fragilisé.

En matière d’habilitation familiale, il n’y a aucune obligation de réaliser un inventaire au début de la mesure ou de tenir des comptes. Il existe donc une absence de contrôle du Juge sur la gestion des biens de la personne protégée. À tout moment des justificatifs liés aux actes doivent pouvoir être produits.

Ce qui laisse craindre des dérives, d’autant plus que la durée du dispositif peut atteindre dix ans, voire vingt ans en cas de renouvellement. Toutefois, le juge des tutelles peut lever la mesure à la demande de l’un des proches de la personne protégée ou du procureur de la République, lorsque les conditions de l’habilitation ne sont plus réunies ou que l’habilitation familiale porte atteinte aux intérêts de la personne protégée.

Catherine LABERTRANDIE, notaire